Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Épilogue
Chapitre 23

Une routine s'installa rapidement, entre entraînements et amusement. Même si ce n'était plus nécessaire, Nayana était toujours entraînée par Aron exclusivement. Après l'immense attaque des Darksouls le soir du bal, la garde d'Alfheim était sur le qui-vive et cherchait à comprendre ce qui avait pu se passer.

Nayana et Aron essayaient aussi de savoir pourquoi seul l'hôpital d'Alfheim était attaqué généralement, mais tous les faits pointaient dans la même direction : Alya. Alya était la clé du mystère, le couple en était persuadé. Quant aux pouvoirs du seigneur Obscur, rien de très précis n'était mentionné dans les livres, à part qu'ils pouvaient faire l'exact opposé de la magie de lumière pure.

« Mon loup, je maîtrise enfin suffisamment la baguette de Light Pegasus pour pouvoir réveiller les anciens sans-âmes, annonça Naya après une semaine.

—Super ! Quand ce sera fait, on trouvera un moyen d'identifier le Darksoul d'Alya. Il y a forcément un moyen pour le repérer. Et on aura des réponses à nos questions en la ramenant à elle.

—Elle risque d'avoir un sacré choc en se réveillant en dehors de la Terre...

—C'est même certain. Mais faisons les choses dans l'ordre. »

Naya hocha la tête et ils quittèrent la clairière d'entraînement pour rejoindre l'hôpital, bâtiment le plus haut de la ville. Ils montèrent sur le toit et Naya brandit Light Pegasus au ciel. Il y avait des anciens sans-âmes dans tout le royaume, alors c'était le moyen le plus rapide de tous les ramener à eux.

« Light Pegasus, que ta lumière resplendisse ! », prononça Naya en se concentrant.

La pierre au sommet de la baguette s'illumina d'une lumière si puissante qu'Aron dut fermer les yeux. Un rayon argenté en sortit et commença à former une boule dans le ciel, qui finit par exploser. L'onde de la déflagration répandit la lumière concentrée aux quatre coins de Caliawen, et tous les anciens sans-âmes reprirent leurs couleurs et s'éveillèrent enfin.

Naya, elle, laissa tomber la baguette et tomba au sol, épuisée. Aron se précipita sur elle et la souleva en princesse après avoir ramasser son arme. Ils rentrèrent ensuite à leur domicile, afin que Nayana puisse se reposer. Ramener d'un seul coup autant de personnes l'avait vidé de son énergie. Ils s'installèrent sur le canapé pour regarder un film caliawenien, mais Nayana s'endormit rapidement sous les caresses de son copain. Cela le fit sourire. Depuis qu'elle était entrée dans sa vie, il était plus qu'heureux, surtout maintenant qu'il savait que ses sentiments étaient réciproques. Il la trouvait parfaite, si forte et si fragile à la fois.

« Aron, je dérange ? murmura Sunset en les rejoignant, à la fin de la journée.

—Non, ne t'inquiète pas. Qu'y a-t-il ?

—Nymeria et Caladan ont mené une enquête à ma demande, pour savoir si quelqu'un de Caliawen avait réussi à localiser le Darksoul de quelqu'un en particulier. Nakoa est venu m'annoncer les résultats.

—Je t'écoute.

—Il y existe bel et bien un moyen. Il suffit de lancer un sort de localisation sur un objet appartenant à la personne, en gardant à l'esprit qu'on veut retrouver son âme.

—Alors c'est notre prochaine étape. Dès que Naya sera de nouveau sur pied, on s'occupera de retrouver le Darksoul d'Alya.

—C'est si urgent que ça ?

—Naya et moi pensons que le fait que notre hôpital soit une cible récurrente des Darksouls ait un rapport avec Alya. Après tout, il n'y avait pas autant d'attaques en si peu de temps avant leur arrivée. D'autant plus que le lendemain de leur arrivée justement, les monstres essayaient de s'en prendre à Alya.

—Ce n'est pas faux. C'est une piste à exploiter en tout cas. Alfheim est officiellement la ville la plus attaquée depuis l'arrivée de Nayana et Alya, d'après les rapports des autres capitaines des gardes. Cela n'inquiète pas les habitants, puisqu'ils savent que Naya, toi et moi sommes là en cas de besoin. Mais les touristes ne viennent plus du coup, ils ont trop peur. Maman nous a conseillé de ne plus nous absenter de la ville tous les trois. L'attaque de l'autre soir aurait pu être stoppée plus vite si nous avions été sur place.

—Comment on va faire alors ?

—C'est justement ce que je me demande. »

Aron sentit Nayana s'éveiller. Il tourna la tête et la vit s'étirer avant de s'asseoir correctement. Elle étouffa un bâillement, encore à moitié endormie. Le rouge ne put s'empêcher de sourire. Même à moitié réveillée, il la trouvait toujours aussi craquante. Il déposa un baiser sur ses lèvres.

« Bien dormi ma fée ?

—Oui... », dit-elle avant de bâiller de nouveau. « J'aurais bien dormi plus longtemps mais j'ai faim ! »

Les deux cousins rirent légèrement mais ils se mirent rapidement tous à table avec le dîner qu'avait apporté Sunset. Ils discutèrent ensemble des solutions à leur disposition pour régler leur problème.

« On pourrait installer un bouclier avec mon arme. Mes champs de force sont efficaces et ne me prennent quasiment pas d'énergie. Et comme on ne sait pas combien de temps on va être absents, il faudra que les troupes de la garde soient à leur effectif complet, si jamais mon bouclier cède. Sans compter qu'il faudra que Sunset puisse être prévenue presque aussitôt.

—Mais c'est vrai ! Cela pourrait marcher Sunset ! affirma Aron.

—Ce n'est pas comme si on avait le choix... c'est la seule option qu'on a. Mais on ne pourra pas partir tout de suite, cela va prendre quelques jours pour organiser tout ça. Comment avance ton maniement des armes de Light Pegasus Naya ?

—Très bien. J'ai l'impression que l'arme fait ce que j'attends d'elle. C'est comme si elle était une partie de moi en fait. C'est difficile à expliquer... mais je crois que, pour le moment, mes armes de prédilection resteront la baguette et le bâton à deux lames.

—Je me disais, il faudrait peut-être qu'on amène une ou deux personnes en plus, au cas où. On ne sait pas combien il y aura d'adversaires à affronter sur le chemin du Darksoul d'Alya.

—Je vais demander à Nakoa de nous accompagner alors, sourit la rousse.

—Je vais faire de même avec Calypso. Elle a beau être horrible, elle reste redoutable à l'épée.

—Calypso, Calypso... pourquoi tu penses automatiquement à elle quand il s'agit de partir au front ? », bouda Naya en croisant les bras sur sa poitrine, baissant le regard.

Sa réaction fit sourire malicieusement le rouge. Il posa sa main sur la sienne et la caressa avec son pouce. Elle releva la tête.

« Serais-tu jalouse ma fée ? »

La jeune fille devint rouge pivoine et détourna son regard d'argent.

« Absolument pas ! C'était juste une question. Après tout, tu l'as quand même laissé venir m'exfiltrer après toutes les crasses qu'elle m'a faites... », marmonna la noiraude. « Elle aurait pu essayer de m'achever d'elle-même... »

Aron hésita à répliquer, sachant pertinemment que cela n'allait pas lui plaire.

« Ecoute... Calypso te déteste, elle ne le cache plus maintenant. Mais elle m'a clairement dit que le fait qu'elle te haïssait n'avait aucune importance quand il s'agissait de ta vie. Elle sait pertinemment que tu es importante pour la sécurité de Caliawen. J'admets que te considérer comme une arme ou un moyen de défense n'est pas hyper sympa, mais au moins on sait qu'elle ne cherchera pas à te tuer.

—Parce que, maintenant, tu vas continuer à croire ses sornettes ? Cette fille serait une Serpentard si elle allait à Poudlard ! Tu sais que j'ai failli me suicider plusieurs fois, juste parce que je voulais échapper à ce qu'elle me faisait subir ?! Elle a déjà cherché à me tuer, même si c'était de manière indirecte. Se servir de mon ascendance comme excuse, c'est lui donner plus de crédit qu'elle n'en a ! »

Elle se leva et sortit de la maison pour prendre l'air. Malgré tout ce que Calypso lui avait fait subir, malgré tout ce qu'il avait découvert à son sujet, il continuait à lui accorder sa confiance, à croire ses paroles. Et il voudrait qu'elle lui accorde au moins le bénéfice du doute, alors qu'elle essayait encore et toujours de séduire son copain ?

Au cours de sa promenade, elle tomba sur Nakoa. Ce dernier lui sourit. Depuis le bal, il avait troqué son costume pour un pantalon vert foncé, une chemise et des bottes vertes.

« Salut !

—Hey...

—Qu'est-ce-qui ne va pas ? s'inquiéta l'elfe.

—Juste un certain mage qui prend la défense de ma pire ennemie et rivale en amour. La routine quoi... ironisa sèchement la jeune fille, furibonde.

—Ok, j'aurais peut-être dû m'abstenir de poser la question...

—Non Nakoa. C'est moi, désolée. J'aimerais tellement que le comportement de Calypso ne m'atteigne plus... soupira Naya.

—Tu veux en parler ? »

Elle réfléchit une seconde avant de hocher la tête. Un avis extérieur l'aiderait peut-être. Elle ne doutait pas de la confiance et de la loyauté que le rouge lui portait, mais elle ne pouvait nier qu'elle était irrémédiablement jalouse de Calypso, sentiment exacerbé par le passif commun des deux jeunes filles.

« Tu sais, je reconnais que Calypso est l'une des pires vipères que Caliawen ait porté, mais si elle voulait vraiment que tu meures, tu ne crois pas qu'elle n'aurait pas insisté pour accompagner Aron et Sunset, pour te ramener ?

—Tu prends sa défense toi aussi ?!

—Non, j'essaie juste de te faire comprendre qu'il faut savoir faire la part des choses. Il y a la haine que vous portez l'une à l'autre, mais aussi la sécurité du royaume, dont tu joues un rôle important et dont Calypso en devient l'une des soldats les plus redoutables quand elle se décide à monter au front. Il est possible que vous ayez à travailler ensemble toutes les deux, il est important de séparer ce qui est personnel de ce qui ne l'est pas. Et c'est ce qu'a fait Calypso. En ça, on peut dire qu'elle n'est pas si horrible que ça. Si elle n'avait vraiment aucune considération pour les autres, elle aurait fait en sorte que tu ne reviennes pas. Elle se doute sûrement que ses parents vont la destituer du trône, ce n'est donc pas dans son intérêt. Elle a besoin que le regard des autres sur elle s'améliorent pour pouvoir espérer avoir la chance de revenir sur le trône. Je crois que c'est qu'Aron a essayé de te faire comprendre, de manière certes maladroite au vu de votre passif à toutes les deux. »

Il s'interrompit une poignée de secondes, le temps que la terrienne intègre bien le sens de sa tirade.

« Et puis, je crois que, sur Terre, vous avez un adage qui dit quelque chose comme « Les ennemis d'aujourd’hui sont les amis de demain. »

—On dit « Les amis d'aujourd'hui sont les ennemis de demain » Nakoa...

—Il existe une réciprocité pour chaque chose. C'est dans l'équilibre même d'un monde : le bien ne peut exister sans le mal, la lumière sans l'obscurité, les amis sans les ennemis. Si un ami d'aujourd’hui peut devenir un ennemi de demain, ne crois-tu pas qu'un ennemi d’aujourd’hui peut devenir un ami de demain, ou tout du moins un allié ? »

Nayana songea à ce que venait de lui dire l'elfe. Ne disait-on pas que les gens changent avec le temps ? Et puis, on ne lui demandait pas de devenir meilleure amie avec Calypso, juste de savoir séparer ses sentiments de ce qu'il fallait faire pour préserver Caliawen. Et si elle n'avait pas à la supporter la majorité du temps, elle pouvait bien prendre sur elle et faire un effort après tout. Même si cela lui écorchait les poumons de respirer le même air qu'elle.

« Tu as raison. Si Calypso est une bonne épéiste, se passer de ses talents serait idiot, surtout si le Darksoul d'Alya est aussi fort que je le soupçonne. Quelque chose me dit que je ne sais pas tout d'Alya...

—Ici, on appelle ça l'instinct magique. C'est une sorte de sixième sens lié à notre magie. C'est plus ou moins la même chose je crois, sur Terre. Tu ferais sans doute mieux de le suivre...

—Et c'est ce que je vais faire, merci Nakoa.

—Ecouter et tempérer, c'est ce que je sais faire de mieux. Rentre, il commence à se faire tard.

—Bonne idée. Je te dois une fière chandelle. », cria-t-elle en partant en courant.

Nakoa sourit et la salua, content d'avoir pu être utile. Il avait rapidement compris la relation tendue entre les deux jeunes filles, pendant qu'ils tentaient tous de la ramener.

Il se décida alors à rentrer à Asgard, ouvrant un portail. De son côté, Nayana rejoignit rapidement son lieu d'habitation. Lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir, Aron se leva aussitôt.

« Naya... je suis désolé...

—Pourquoi ? C'est moi qui n'ai pas su faire la part des choses, pas toi. Alors ne t'en veux pas. Si Calypso est capable de séparer les choses, alors j'en suis tout autant capable !

—J'avais raison, tu es jalouse.

—Je ne vois pas pourquoi je serais jalouse d'une vipère pareille ! rétorqua Nayana.

—Parce que tu n'aimes pas que je lui accorde encore ma confiance malgré ce que je sais désormais sur elle. »

La noiraude soupira. Aron arrivait vraiment à lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle ne pouvait rien lui cacher.

« Oui, c'est vrai. Je sais que c'est parce que tu as confiance en ses capacités, mais le cœur défie tout raisonnement logique...

—Et c'est justement parce que je sais que c'est une question délicate pour toi que la confiance que je lui accorde n'ira pas au-delà. Tout ce que je veux, c'est que tu te sentes à l'aise peu importe la situation et que tu restes la vraie toi.

—La vraie moi ?

—Celle qui est assurée et courageuse. La jeune fille que j'ai rencontré, timide et peureuse, ce n'était pas la véritable Nayana. Celle que tu es vraiment, c'est celle que tu es désormais, celle qui se sent libre. Bien sûr, tu seras toujours un peu timide et peureuse au fond de toi, mais tu es désormais capable d'être plus que ça, d'aller au-delà de ça pour montrer ce que tu vaux. Alya sera fière de toi quand elle se réveillera, tu verras. »

L'enlaçant, il ne put voir que le sourire de Nayana venait de se faner. Alya... que penserait-elle de son changement de personnalité? Arriverait-elle seulement à rester pleine d'assurance face à la personnalité exubérante d'Alya ? Elle avait toujours senti chez elle une aura qui l'incitait à s'incliner, à s'écraser pour la laisser dans la lumière, à lui témoigner du respect et de l'admiration. Elle ne s'en rendait compte que maintenant, alors qu'elle était celle qui était respectée voire admirée dû à la puissance qu'elle dégageait. Avec ou sans pouvoir, Alya dégageait une aura peu commune. Allait-elle de nouveau retourner dans son ombre, à son réveil ?

« Ce qui doit arriver arrivera, inutile de se prendre la tête dès maintenant... »

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© Louva Akali,
книга «Âmes en péril».
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