Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Épilogue
Chapitre 1

2050, France, village de montagne près de Clermont-Ferrand, fin d'après-midi

Une jeune fille aux longs cheveux noirs soyeux et aux yeux gris sortit de la bibliothèque où elle travaillait durant l'été. Elle animait des ateliers de lecture et d'écriture pour les enfants du village. Bien que présente, la chaleur n'étouffait pas la petite ville comme elle le faisait désormais à Clermont-Ferrand, la ville où la jeune fille suivait des études pour obtenir son BTS Édition. Cette jeune femme répondait au nom de Nayana.

Elle réajusta son débardeur violet ainsi que son jean blanc et caressa un bref instant son collier porte-bonheur. Sa grand-mère le lui avait offert en héritage juste avant de mourir d'une cause mystérieuse alors que sa petite-fille n'avait que huit ans. Depuis, elle le portait toujours, comme si l'esprit de sa grand-mère pouvait veiller sur elle à travers lui.

Nayana soupira en pensant à sa défunte aïeule. Elle avait été tout pour la demoiselle et avait toujours été là quand la jeune fille avait besoin de parler. Ses parents l'avaient abandonné quand elle était encore bébé, la laissant aux bons soins de la vieille femme.

Elle reprit ses esprits en voyant un bus arriver et monta en silence. Tout en elle, que ce soit au niveau vestimentaire et au niveau morale, reflétait l'image d'une jeune fille discrète, vivant dans l'ombre des autres. Elle n'avait aucun ami en dehors d'Alya. Elle passait son temps à étudier pour avoir les meilleures notes possibles à ses examens et se cachait toujours des autres, préférant se plonger dans un bon livre au lieu de se mêler aux gens de son âge. C'était une solitaire.

Une heure plus tard, la jeune fille aux yeux d'argent descendit du bus et se dirigea vers un appartement de banlieue qu'elle partageait avec Alya, une jeune femme de son âge mais à l'exact opposé de ce qu'elle était.

Alya était une femme forte, courageuse, casse-cou, sociable et sûre d'elle. Son tatouage sur le bras, son éternelle casquette et ses cheveux teints renforçaient cette image.

« Naya ! », l'interpella Alya en la voyant arriver.

Nayana lui adressa un petit signe timide et pénétra dans l'appartement. Elle alla aussitôt échanger son jean contre un short blanc. Puis elle s'installa sur le sofa où Alya lui raconta sa journée.

« Enfin bref. Comment cela s'est passé pour toi ? finit par demander Alya en faisant claquer une bulle de chewing-gum.

—Comme d'habitude, murmura Naya en jouant avec une mèche de ses cheveux d'ébène.

—Au fait, comme on est en week-end et qu'on a rien de prévu, je me disais que tu aimerais qu'on aille se promener en pleine nature demain. Je sais à quel point tu aimes cela. Bon, je sais aussi que tu ne veux jamais que je t'accompagne... »

Nayana lui adressa un sourire timide, comme pour appuyer ses paroles. Alya rit légèrement devant la timidité que son amie faisait preuve à son égard malgré qu'elles soient amies depuis plus d'un an.

« Mais je ne comprends toujours pas pourquoi tu aimes autant la nature, dit pensivement Alya.

—Je ne sais pas trop. Je me sens bien au milieu de la nature, Grand-mère m'emmenait souvent jouer dans les prés et dans les forêts. Je me sens plus libre et sûre de moi, tout ce que je ne suis pas le reste du temps.

—C'est pour ça que tu ne veux jamais qu'on aille se promener en pleine nature toutes les deux ? », s'étonna la jeune fille. « Tu ne voulais pas que je découvre cette facette de toi. »

Naya hocha légèrement la tête.

« Et aussi parce que je sais que tu n'es pas fan de la nature. Tu préfères la ville, son brouhaha et son activité permanente... murmura Nayana.

—Pitié Naya... Je te l'ai déjà dit : on est amies et, même si on est très différentes, je n'hésiterai pas à t'accompagner parce que cela te plaît. Tu supportes toujours l'effervescence de la ville pour moi, sauf quand tu vas travailler. Il est temps que je m'intéresse à ce que toi, tu aimes, argumenta son amie.

—Tu es sûre que cela ne te dérange pas ?

—Bien sûr que non, voyons. Et j'ai hâte de connaître une nouvelle facette de toi ! »

Nayana rougit d'embarras devant l'enthousiasme de son amie et se cacha derrière ses cheveux d'ébène. Alya pouffa. Les réactions de son amie la faisaient toujours rire un peu : un rien l'embarrassait !

Le rire d'Alya fit rougir un peu plus Naya. La jeune fille à la casquette décida de changer de sujet et se prépara à lancer un film d'amour sur Netflix : « La princesse de Chicago ». Nayana se leva alors pour préparer du popcorn, des bonbons, de la glace et des chocolats froids, comme à chaque fois qu'elles regardaient un film ensemble, avant de s'asseoir sur le canapé. Elles s'installèrent confortablement, encas et boisson à portée de main, et Alya lança le film.

Plusieurs dizaines de fois, Alya mettait en pause pour faire part à Naya de ses opinions concernant ce qu'il venait de se passer à l'écran. À chaque fois, la timide jeune fille hochait la tête, comprenant le point de vue de son amie et émettant quelques fois des arguments contraires à ceux de son amie, jusqu'à ce qu'elle relance le film.

Ainsi, le film se termina quatre heures après. Les deux colocataires mangèrent léger avant de faire leur toilette et d'aller se coucher, une fois de plus ravies de leur soirée.

Dans sa chambre, Naya sortit son journal intime du sac à dos qu'elle prenait pour aller travailler. Elle avait pour habitude de l'emmener partout avec elle, à chaque fois qu'elle sortait de l'appartement. Nayana s'installa à son bureau et retranscrit alors les événements de la journée et ses opinions sur tout ce qu'il s'était passé.

Au bout d'une quinzaine de minutes, elle referma son journal à clé avant de le mettre dans sa cachette. Suite à cela, elle se coucha, comme Alya un petit moment avant elle.

Clermont-Ferrand, le lendemain

« Naya ! C'est quand tu veux ! », l'appella Alya depuis le salon.

Nayana hocha la tête, même si elle ne pouvait la voir, et termina son sac. Elle avait troqué ses sandales contre une paire de baskets. Elle glissa son journal, son téléphone et ses écouteurs dans son sac à bandoulière, sans oublier ses papiers, juste au cas où.

Elle descendit ensuite, sac passé sur l'épaule, et récupéra dans la cuisine le panier de pique-nique qu'Alya avait préparé avant de la rejoindre.

« Je suis là, murmura Nayana.

—En avant dans ce cas ! Tu conduis ? »

Naya hocha la tête et attrapa au vol les clés qu'Alya venait de lui lancer. Elles sortirent et s'installèrent dans la petite voiture écologique de Naya.

« Tu m'as dit qu'elle roulait à quoi déjà ? demanda Alya pendant que Naya conduisait.

—À la lumière. Elle emmagasine l'énergie issue de la lumière du Soleil et la stocke dans une réserve pour les jours sans soleil.

—Et pour les jours avec soleil ?

—Elle utilise ce qui ne peut être stocké dans la réserve. C'est un peu compliqué comme système, je l'admet.

—Même pour moi. Et pourtant, je fais des études de mécanique... rétorqua Alya.

—C'est une nouvelle technologie, c'est normal. Elle n'est pas encore expliquée dans les manuels. Seuls les plus fervents défenseurs de la nature en ont une, afin de tester le mécanisme. Quand j'ai eu mon permis il y a un an, les constructeurs m'en ont offert une.

—Tu as toujours fait énormément pour la nature depuis que je te connais : plantage d'arbres, ramassage d'ordures et j'en passe. C'est normal qu'ils t'en aient offert une. Au fait, tu as décidé de participer au stage d'arts martiaux qui a lieu dans deux semaines ?

—Je n'en vois pas l'utilité, répondit simplement Naya.

—Arrête, cela fait des années que tu fais des arts martiaux, et ça va du bojutsu au judo. Tu es un vrai génie, c'est juste dommage que tu prennes des cours en solitaire.

—Justement : je suis un génie. Et je ne peux pas en apprendre davantage. J'en fait depuis que je sais marcher, je connais tous les mouvements. Je ne vois pas à quoi cela servirait d'aller à un stage qui va m'apprendre ce que je sais déjà.

—Pour apprendre aux autres.

—Non. Tu sais bien que jamais je ne pourrais. Je ne sais pas diriger une équipe, ni enseigner aux autres.

—Tu te sous-estimes Naya. », répondit simplement Alya, sachant que cela ne servait à rien de continuer à parler de cela.

Il ne fallut qu'une demi-heure au duo pour rejoindre la forêt où Naya allait une à deux fois toutes les deux semaines, selon la quantité de devoirs qu'elle avait. Elles descendirent tranquillement de la voiture et Alya récupéra le panier de pique-nique.

Naya, elle, inspira profondément et sourit avant de pénétrer d'un pas rapide dans la forêt, suivie de sa meilleure amie.

« Les amis, je suis là !! », dit-elle d'une voix claire et forte qui surprit Alya, qui ne l'avait jamais entendu parler ainsi.

Aussitôt, nombre d'animaux sortirent de leur cachette pour venir voir la jeune fille. Il y avait des lapins, des cerfs, des oiseaux, des loups, des papillons etc. Tous la saluaient joyeusement, essayant chacun de lui arracher un câlin. Comme à l'accoutumée, cette réaction fit rire aux éclats la jeune fille qui s'empressa de les câliner chacun un petit peu.

Alya, qui était à l'écart, avait les yeux écarquillés. Naya était devenue une toute autre personne en entrant dans la forêt. Elle avait le regard pétillant et un sourire qui ne la quittait pas, à l'opposé de la jeune fille timide qu'elle était d'ordinaire. Tous les animaux n'avaient d'yeux que pour Nayana, comme la plupart des étudiants qui admiraient Alya lorsqu'elles étaient toutes deux en ville. D'ordinaire, Naya était mise à l'écart sans qu'Alya ne puisse y faire grand chose mais, en pleine nature, c'était elle qui était à l'écart. C'était le monde à l'envers !

« Quoi, tout de suite ? », s'étonna Naya, en faisant sortir son amie de ses pensées.

Les lapins et les bébés loups hochèrent la tête.

« Quelque chose ne va pas ? », interrogea Alya.

Nayana se retourna brusquement, se rendant compte de la présence de son amie. Elle rougit aussitôt.

« Je... ils veulent qu'on danse tous ensemble, comme d'habitude. Mais on le fait plus tard normalement.

—Où est le problème ?

—Je ne veux pas te laisser toute seule...

—Détends-toi. J'aime bien te regarder interagir avec eux. Tu es tellement différente de d'habitude ici. C'est intéressant de voir comment tu agis quand tu te libères du regard des autres ainsi. Tu étais tellement occupée avec eux que tu m'as complètement oublié. Je ne le prends pas mal mais cela étonne sur le coup.

—Tu es sûre ?

—Oui. Aller, file. Je vais chercher un endroit où nous pourrons pique-niquer. »

Un lapin tapote la cheville d'Alya.

« Lala veut te montrer l'endroit où je pique-nique souvent. C'est un endroit difficile à trouver mais il est presque magique tellement il est beau. », traduit Naya. « Je te conseille juste de ne pas t'éloigner de la clairière où elle te mènera. On raconte que la partie de la forêt qui se situe après cette clairière est hantée. Personne n'en est jamais ressorti. Je n'y crois pas trop, mais mieux vaut être prudente.

—Pas de soucis. Mais, tu comprends ce qu'ils disent ?

—Pas vraiment. J'interprète juste leur langage corporel. C'est compliqué... Cela me paraît juste évident.

—Bon, après, tu as passé beaucoup de temps avec les animaux depuis que tu es petite, tu as peut-être appris à les comprendre ce qu'ils veulent un minimum.

—Peut-être, répondit Nayana, peu convaincue.

—Quoi qu'il en soit, je serais ravie que tu me montres cet endroit Lala. »

La lapine sauta de joie et fit signe à Alya de la suivre. Cette dernière salua les animaux et Nayana de la main avant de lui emboîter le pas.

Naya se tourna vers les animaux, laissant tomber le masque de timidité qu'elle arborait quand elle avait conscience de la présence des gens.

« Mélodie, toi et les autres oiseaux pouvez-vous nous jouer un peu de musique ? »

Un oiseau bleu hocha la tête et s'adressa brièvement aux autres oiseaux présents. Puis tous les volatiles entamèrent une musique entraînante. Les animaux et Naya se mirent en cercle et dansèrent en tournant, la jeune fille fredonnant la mélodie des oiseaux joyeusement.

Oh oui, elle était vraiment bien au milieu de la nature et des animaux !


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Coucou les louloudjis ! (oui, j'ai finalement décidé de garder ce nom pour m'adresser à mes lecteurs et abonnés 😁😁😁)

Voilà le premier chapitre d'une histoire que j'ai terminé il n'y a pas longtemps sur WattPad (EDIT : et dont je viens de terminer la correction). C'est l'oeuvre complète la plus proche de mon style d'écriture d'aujourd'hui - en fait, je crois qu'elle est identique (en dehors des tirets et des guillemets qui change selon si j'ai écris le chapitre sur Word ou directement sur WattPad). Je pensais donc que c'était un bon début pour démarrer sur cette plateforme.

Passez une bonne journée !
Biz
Angel

Nayana et Alya humaines :
https://drive.google.com/file/d/1lZARxDzzYDlx0mrr2lJ2oXgU85yIBS4O/view?usp=drivesdk
© Louva Akali,
книга «Âmes en péril».
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