Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Épilogue
Chapitre 13

Après avoir été conduits dans les appartements qui leur étaient dédiés le temps du séjour, Aron et Nayana y déposèrent leurs sacs avant de s'installer sur l'immense balcon de la suite du rouge. Ils voulaient profiter de l'air frais et du soleil tout en travaillant.

« Je ne pensais pas que tu oserais sortir ça à Calypso, ni même que tu retiendrais cette loi de Caliawen, fit Aron, surpris.

—J'ai retenu toutes les lois de Caliawen. Tu m'avais donné des livres sur la vie ici, et je les ai lus.

—Mais comment as-tu fait pour retenir toutes ces lois en si peu de temps ? Même moi, je ne les connais pas toutes.

—J'ai toujours beaucoup lu, alors à force, je retiens assez rapidement tout ce que je lis. En revanche, je suis perdue niveau sciences. Les équations et les algorithmes, c'est trop complexe pour moi. Sans parler de la physique, de la chimie et de la SVT.

—Tu es plus branchée littéraire que scientifique apparemment.

—Oui, mais cela ne m'empêche pas d'avoir des connaissances en sciences.

—En fait, c'est quoi les algorithmes ?

—Un ensemble de règles opératoires dont l'application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d'un nombre fini d'opérations. Un algorithme peut être traduit, grâce à un langage de programmation, en un programme exécutable par un ordinateur. C'est quelque chose qui est partout sur Terre, même si on ne le soupçonne pas. Je ne saurai pas t'expliquer en détail, puisque tu ne sais pas ce qu'est Internet, les ordinateurs, les téléphones portables et j'en passe. »

Aron hocha la tête, compréhensif.

« Et pour le bal, tu vas t'en sortir ?

—Bien sûr. Et on pourra danser au lieu de rester comme des statues de sel.

—Mais je t'ai dit que...

—Que tu ne savais pas danser la valse, je sais. Mais moi, j'y arrive. C'est à peu près le seul type de danse que je maîtrise en fait. Grand-mère aimait beaucoup danser la valse alors on dansait souvent ensemble. C'était amusant. », murmura nostalgiquement Naya en regardant le ciel.

Aron ne répondit pas, sachant qu'elle se remémorait des souvenirs. Plus il en apprenait sur Nayana, et plus il comprenait que Lyna avait laissé un énorme vide en elle, en mourant.

« Enfin bref ! Je t'apprendrai si tu veux.

—J'aimerais beaucoup, merci Naya.

—Avec plaisir ! Je te dois bien ça, vu tout ce que tu fais pour moi. »

Elle lui adressa un sourire solaire avant d'ouvrir le premier dossier. Son sourire se répercuta sur les lèvres d'Aron, dont les joues étaient légèrement rouges. Il prit lui aussi un dossier et ils entamèrent ainsi leurs recherches.

Après dix dossiers passés au peigne fin, et bien cinq heures écoulées, ils décidèrent ensemble de s'arrêter là et de reprendre le lendemain. Ils passèrent donc à la valse.

Nayana et Aron s'éloignèrent de la table, afin d'avoir de l'espace. La jeune fille prit la main droite d'Aron et la posa sur sa propre omoplate gauche. Elle leva ensuite les coude du mage à hauteur d'épaule. Elle mit ensuite sa main gauche sur l'épaule d'Aron et glissa son autre main dans celle du rouge.

« C'est la position de la valse.

—Et qui est le meneur, là ?

—C'est toi, mais je vais te guider le temps que tu assimiles les mouvements. »

Le rouge hocha la tête puis Naya se détacha pour lui montrer les mouvements. Elle exécuta alors le carré en solo, en marquant bien le rythme ternaire.

« Tu vois ? C'est facile. C'est toujours la même chose. Un deux trois, un deux trois, un deux trois. Essaie. »

Le mage s'exécuta et essaya de reproduire les pas de Nayana, sous les directives de cette dernière. Il dut s'y reprendre à vingt fois avant de pouvoir enchaîner les pas correctement, au ralenti.

« C'est simple, mais cela demande de la coordination et un peu d'entraînement, reconnut Aron.

—Oui, mais tu réussiras, je le sais. Tu n'es pas du genre à abandonner.

—Maintenant, j'ai la pression ! », plaisanta-t-il.

Sa remarque la fit rire aux éclats, et il la suivit rapidement. Ils rirent ainsi pendant un bout de temps, avant de se calmer.

« On devrait s'arrêter là pour aujourd'hui, le soleil est presque couché. Demain, quand on en aura fini avec les dossiers, on passera à la pratique en duo. »

Aron hocha la tête et ils rangèrent les registres avant d'aller dîner avec la famille royale.

A la fin de la journée, Nayana se mit à écrire dans son journal les événements du jour. Elle rougit en repensant à la proximité qu'il y avait eu entre Aron et elle dans la salle, avant l'arrivée de Calypso. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle ressentait. Était-ce de l'amitié comme elle le pensait ou plutôt de l'amour, comme le décrivaient les romans à l'eau de rose ?

Elle secoua la tête pour chasser ses doutes. Aron était et resterait son ami. Il était le cousin de sa meilleure amie, et elle s'était promise de ne jamais aller au-delà de l'amitié pour la famille de ses amis. Certes, elle n'avait jamais pu l'expérimenter, mais elle avait lu trop d'histoires dans lesquelles des amis se séparaient à cause du fait que l'un était amoureux du frère ou de la sœur de l'autre pour ne pas prendre des précautions. Elle ne voulait pas perdre Sunset.

Après tout, elle comprenait toujours de travers les paroles de Sunset à propos de relation qu'elle avait avec son cousin. Peut-être que la rousse n'aimerait pas qu'ils soient plus qu'amis.

« Arrête de te prendre la tête Naya. », lui dit gentiment Shimmer. « Sunset est quelqu'un d'ouvert d'esprit, et je suis persuadée que ce que tu crois comprendre à chaque fois n'est pas très loin de la vérité.

—Comment tu sais que...

—Tu es assez facile à lire Nayana, tu sais. Tu t'inquiètes de ce que tu ressens vraiment pour Aron et de ce qu'en pense Sunset. Cesse de te torturer avec ça et laisse les choses évoluer à leur rythme.

—Tu as raison, et puis j'ai d'autres sujets de préoccupation présentement.

—Comme ?

—Qu'est-ce-que je vais mettre au bal ? Je ne suis jamais allée à un bal, je n'ai aucune robe appropriée. Je vais devoir aller faire du shopping.

—Sunset ira sûrement en faire aussi à son arrivée, tu pourras toujours l'accompagner.

—Bonne idée. Bon, on a trois jours, demain inclus, pour se préparer à aller au bal. J'espère que ça suffira pour terminer nos recherches et transformer Aron en étoile de la valse.

—Quel programme ! Les prochains jours vont être pleins de surprises.

—Je ne te le fais pas dire Shimmer. »

Deux jours passèrent ainsi. Aron et Nayana étaient dépités, leurs recherches n'ayant pas eu le résultat escompté. Aucune des filles munies d'ailes bleues n'avait un pouvoir d'une puissance au minimum égale à celui de Nayana. En revanche, les cours de valse donnés par Naya à Aron s'avéraient fructueux. Il pouvait désormais valser avec la mage sans lui écraser les pieds au bout d'un moment. Sa technique n'était pas parfaite, mais celle de Naya non plus de toute manière.

« Bon, mais pourquoi on est partis sur une fille à la base ? demanda Aron le troisième jour.

—Parce que « élu » était au féminin dans la prophétie. », répondit Nayana. « Et j'ai lu assez de livres pour savoir qu'une prophétie est importante et qu'il ne peut y avoir de fautes d'orthographe. Mais peut-être que c'est normal qu'on ne trouve pas cette élue.

—Ah bon ?

—Oui. Si elle est sur Terre, comme moi, elle ne doit sûrement rien savoir de son identité. Et elle est en pause comme les autres.

—Tu as sans doute raison. Lorsqu'une humaine est à Caliawen, la magie arrête le temps sur Terre pour tous ceux étant nés sur Terre. C'est ce qui détermine si une personne est terrienne ou caliawenienne.

—Il y a beaucoup de Caliaweniens sur Terre ?

—Pas vraiment. On reste à Caliawen par précaution. Ceux qui vont sur Terre n'ont en général aucune intention de revenir, comme ta grand-mère. Les Darksouls en ont en priorité après les êtres dotés de pouvoir magique. Sauf que les habitants de la Terre n'ont aucun pouvoir.

—Attends... parmi toutes les victimes des Darksouls, lesquelles viennent de la Terre ? Je veux dire, lesquelles sont terriennes ?

—Seulement Alya de ce que j'en sais. Au tout début, tous les Darksouls provenaient d'âmes humaines, qui étaient facilement corruptibles. Mais maintenant, le seigneur Obscur privilégie l'efficacité à la facilité. Les Darksouls provenant d'âmes magiques sont beaucoup plus résistants et bien plus forts que ceux provenant d'âmes humaines, notamment car ils récupèrent les pouvoirs de leur victime.

—Et toutes celles qui venaient de la Terre étaient originaires de Caliawen, c'est ça ?

—D'aussi loin que je me souvienne, oui.

—Dans ce cas, je me demandais... pourquoi Alya ? Elle a beau avoir une grande force d'esprit, elle n'a aucun pouvoir pour autant que je sache.

—C'est vrai ça, je n'avais jamais fait attention. Et en plus, sauf exception, toutes les attaques de Darksouls ont lieu à l'infirmerie depuis votre arrivée à toutes les deux. Il me semble même que Sunset avait dit qu'ils cherchaient à s'en prendre à Alya lors de l'attaque du lendemain de votre arrivée. Maintenant que j'y pense, c'est assez louche...

—Dans ce cas, la seule solution pour connaître le fin mot de cette histoire est de retrouver le Darksoul d'Alya et de le vaincre. Lorsque son âme retrouvera son corps et sera en contact avec l'atmosphère de Caliawen, peut-être qu'il se passera quelque chose. Et si elle change d'apparence, on saura qu'elle n'est pas humaine. Ou, tout du moins, que quelqu'un dans sa famille ne l'est pas.

—C'est sans doute le mieux à faire en attendant. Et peut-être que d'ici là, on en saura plus sur cette prophétie. Quand on rentrera à Alfheim, la priorité sera d'en savoir plus sur le seigneur Obscur, et vos magies contraires. Peut-être qu'on trouvera un indice pour le localiser ou pour le contrer efficacement. La seule fois où nous nous sommes risqués à l'affronter de front, plus de la moitié de l'armée a péri, de même que plus de la moitié des effectifs de chaque garde. Et c'était au tout début, quand Lyna était encore avec nous et que les Darksouls n'étaient pas aussi forts ni aussi nombreux. On a dû battre en retraite pour sauver nos vies et soigner les blessés graves. D'après mon père, beaucoup de blessés sont également décédés dans les jours qui ont suivi. Il n'était qu'un apprenti à l'époque, il devait donc rester à l'abri pour pouvoir soigner les blessés avec les autres apprentis. La majorité des survivants étaient des apprentis.

—Je comprends. Vous ne voulez donc plus l'attaquer directement sans savoir comme vous protéger de sa magie, entre autres choses.

—Tu as tout compris. Nymeria et Caladan ne veulent pas prendre le risque de perdre de nouveau des soldats.

—Nous avons donc un plan d'action pour le moment, si on veut. Qu'est-ce-qui nous reste à régler ?

—Peut-être mon élégance à la valse ?

—Tu n'as aucune élégance parce que tu es tendu Aron, cela n'a rien à voir avec un manque d'entraînement. Quand tu te détendras et que tu t'amuseras, tes mouvements seront fluides et aériens.

—Me détendre, hein ? Je crois que je vais aller en ville aujourd'hui, pour me changer les idées. On est enfermés dans ce château depuis plus de deux jours déjà.

—Bonne idée ! Cela tombe bien, je devais aller me choisir une robe de bal. Je vais t'accompagner.

—Alors on sera trois ! Coucou vous deux ! »

Naya et Aron sursautèrent avant de voir Sunset dans leur champ de vision. Quelqu'un avait dit lui indiquer les appartements de la mage et ceux de son cousin.

« Salut cousine, cela fait du bien de te voir.

—C'est vrai, tu m'as manqué, approuva Nayana.

—Vous m'avez manqué aussi. Maintenant, je voudrais bien un débriefing parce que Soh Mojesté Calypso m'a poussé dans les escaliers pour que je me casse le cou quand je suis arrivée. », quémanda la rousse en employant un ton moqueur et ironique pour le titre de Calypso.

Tous deux hochèrent la tête et invitèrent Sunset à s'asseoir pour lui raconter toute l'histoire.

« Eh bien, cela en fait des choses... Naya, préviens-moi avant de rabattre son caquet, je veux voir ça ! J'aurais tellement aimé voir ça, cela devait être épique. Deux ans après, la victime met au tapis sa persécutrice ! Cela ferait une super histoire ! »

Les deux mages rirent à l'enthousiasme contagieux de l'ange. Elle n'avait pas tort dans un sens.

« Mais tout de même, ça m'inquiète cette histoire. J'ai peur qu'elle tente quelque chose pour que je n'aille pas au bal ou pour, au contraire, me ridiculiser devant tout le monde... elle s'est quand même infiltrée dans ma chambre pour bousiller ma robe la dernière fois. Cela m'a tellement chamboulée que je n'ai pas pu aller au bal et les années suivantes, j'ai refusé d'aller aux bals donnés au lycée...

—Je m'occupe de ce détail ma belle ! », affirma Sunset avec un clin d'œil. « J'ai déjà un plan ! Mais d'abord, allons te trouver une robe de bal. Et m'en trouver une aussi.

—Ça marche. On n’a qu'à descendre en ville ensemble et se séparer ensuite. On se retrouvera devant le château, proposa Aron.

—Et je viendrai te prévenir quand les filles auront terminé, ajouta Shimmer.

—Qu'est-ce-qu'on attend alors ? », sourit Naya.

Les trois se levèrent rapidement pour aller récupérer leurs affaires, un sac à main chacune pour les filles et une sacoche pour Aron. Ils sortirent ensuite du château d'Asgard et firent route vers la capitale en contrebas. Une fois aux portes de la ville, Sunset guida Nayana vers les boutiques de vêtements tandis qu'Aron alla flâner dans les rues, sans but précis. Sa tenue de bal restait toujours au château, puisqu'il ne la portait pas ailleurs.

« Tu risques de t'ennuyer Nayana. Les bals de la cour sont des fêtes guindées avec pleins d'enfants de riches. La majorité des habitants d'Asgard sont ou ont été des nobles. Il y a peu de gens comme toi ou moi dans cette ville et à ces bals. En plus, Aron ne danse jamais. Oh regarde ! Voilà la première boutique ! »

Nayana ne put préciser qu'Aron allait danser car sa meilleure amie l'entraîna dans le premier magasin. S'ensuivit alors une longue séance d'essayages, entrecoupée d'escales à différentes boutiques pour trouver la perle rare qui ravirait chacune des deux amies. Après tout, une robe de bal devait pouvoir révéler la princesse qui sommeillait en chaque jeune fille...

© Louva Akali,
книга «Âmes en péril».
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