Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 7
La calèche roulait depuis déjà plusieurs heures, la nuit commençait à tomber. Un petit village se dessinait au loin dans la lumière du coucher de soleil. Le ciel était teinté de rouge, de orange, de rose, de jaune... Toutes des couleurs chaudes et admirables. Ces couleurs contrastaient par rapport à l'herbe verte et aux montagnes rocheuses qui se dessinaient sur notre droite. Lorsque nous fûmes assez proches du village le nuit était presque entièrement tombée. Le village était très lumineux et laissait paraitre, quelques fois, des décorations des plus colorés. Le cocher s'arrêta devant une taverne assez aisée pour cet endroit perdu de la forêt d'Anglefort.

L'auberge s'appelait L'inconnue. C'était un hôtel de voyageur. Assez grand mais plutôt petit par rapport à ceux qui trônaient à la capitale d'après mon frère. La façade était essentiellement composée de de plantes et de fleurs de toutes couleurs et de toutes origines. Le cocher ouvrit la porte de l'habitacle et nous descendîmes. Léoni entra dans notre futur refuge. Thalion aidait notre conducteur pour prendre quelques bagages. Et moi je restais figée devant l'immensité de la porte d'entrée. Jamais auparavant je n'avais vu une porte aussi grande. Elle faisait au moins quatre mètres, ce qui équivalait à trois fois ma taille. Même la porte du Palais royal ne devait être aussi grande. Ou peut-être faisait-elle la même taille? Quoi qu'il en soit cette porte était bizarrement très grande.

Léoni ressortit peu de temps plus tard et s'adressa à mon frère.

_ J'ai pris deux chambres au premier étage. Les numéros seize et dix-sept. S'il y a un problème on pourra sortir par la fenêtre.

Mon frère acquiesça et rentra dans le bâtiment. Léoni s'approcha de moi et posa ses mains sur mes épaules. Je frissonnai à son toucher. Ses mains enveloppée dans des gants de fer se crispèrent délicatement. Son regard était indécis et mécontent.

_ Je voudrais t'apprendre à te battre un peu. Tu pourras ainsi te défendre. Cela te laissera au moins le temps de fuir ou d'appeler à l'aide. Le problème c'est que ton frère me l'a interdit. Tu voudras bien ne pas lui en parler ? Demanda-t-il, attendit ma réponse affirmative, puis me donna un petit couteau. Je t'apprendrai quelques petits trucs.

Son sourire s'étira mais il semblait faux. Je pris tout de même le couteau. Je le sortis de son étui et regardais sa lame. Elle était tellement bien aiguisée que je pouvais y voir mon reflet.

Léoni, le sourire aux lèvres, se détourna et suivi mon frère. Je le glissais dans son rangement puis entrai dans l'auberge à mon tour. La porte bien que gigantesque ne fut pas très lourde à ouvrir. Je la poussais légèrement avant de me faufilais à l'intérieur.

L'endroit était très accueillant. Des tableaux de personnes célèbres étaient entreposés ici et là. Il y avait le roi actuel, Emile Gambail ; la plus puissante femme paladin, Kalo Minstrit ; le mage fondateur des Saint-Chevalier, Aubert Karlminstrof et j'en passe. Il y avait aussi un salon où plusieurs personnes, devant être des clients, discutaient de choses et d'autres. Ainsi qu'un bar reculé dans le fond de la pièce qui offrait des mets exquis ainsi que des breuvages délicieux, d'après les paroles criées d'un ivre.

Mais en outre passant cela qui n'était rien d'autre que des choses ordinaires que l'on pouvait voir dans le monde entier, il y avait aussi une ambiance... Magique. Oui c'était le mot qui pouvait le mieux définir cet endroit. Des objets volaient un peu partout s'acquittant de taches ménagèrent ou de servir des clients. Même le réceptionniste qui parlait avec Léoni avait l'air époustouflé par l'ambiance occulte qui régnait dans la pièce. Comme je le disais Léoni parlait avec le réceptionniste. Je m'approchai de lui quand l'homme me lança un regard mauvais. Le chevalier nous accompagnant fit taire ce mépris, injuste selon moi.

_ Comme je le disais juste à l'instant, nous avons besoin de quelques affaires. Le prochain marché est dans combien de jour?
_ Y en a un tous les deux jours à peu près. Y en a eu un ce aujourd'hui alors normalement le prochain est prévu pour dans deux jours. C'est sur la place. Vous pourrez pas le manquer, ça c'est sûr, dit l'homme avec une voix bourrue.

Cet homme était assez musclé, pas très gros mais pas mince non plus, une grosse tête, peu de cheveux mais quelques uns étaient blonds et de petits yeux verts. Il émettait beaucoup de mépris envers le Saint-Chevalier. Sûrement ne les aimait-il pas? Peut-être qu'il n'aimait pas les chevaliers parce qu'ils se croient supérieurs aux autres? Mais ce n'était pas le cas de Léoni. Au contraire, il mettait les gens tout de suite à l'aise par rapport à son statut.

_ Bien merci, fit Léoni. Oh ! Et une dernière chose. Ne vous avisez pas de parler de notre arrivée à qui que ce soit. Suis-je bien clair ?

Le réceptionniste couina en signe d'approbation. Son visage passa du dédain à l'étonnement. Il trembla légèrement mais se reprit aussitôt. Léoni avait pris un ton stricte et hautain ce qui me perturba quelques instants. Mais en tant que Saint-Chevalier il devait sûrement le faire souvent. Il lui tourna ensuite le dos après avoir soutenu son regard pendant quelques secondes afin de s'assurer que l'homme ne lui fasse pas défaut. Le jeune chevalier emprunta les escaliers menants à l'étage sans se retourner. Lorsque je ne pus plus le voir je décidai de cesser tout le mystère qui planait et me rapprochai silencieusement de la grosse tête.

_ Bonjour monsieur. Puis-je savoir de quoi vous avez parlé ? C'est un ami et je ne veux pas qu'il s'attire d'ennuis, feintai-je.
_ Nous discutions simplement de l'état de mon auberge. Vous savez les personnes haut-placées comme lui n'aiment pas vraiment lorsque les matelas, ou autre choses de ce genre, ne sont pas de bonne qualité, simula-t-il.

Cet homme dissimulait la conversation pas très amicale qu'il venait d'avoir avec mon nouvel... Ami ? Cela me donnai encore plus envie de découvrir le pourquoi du comment.

_ Pourquoi ne pas me dire la vérité ? Allez s'il vous plaît monsieeuuur, le suppliai-je.
_ Je suis désolée petite mais je n'ai pas envie de m'attirer les foudres d'un chevalier aussi puissant que lui.

Je me mordis la lèvre inférieure, comprenant que je ne pourrais avoir la réponse à ma question. J'abandonnais en soufflant puis pris à mon tour la direction du premier étage.

Le couloir était sombre et rudimentaire. Tout en bois et vide, il paraissait sans vie. Il contrastait du rez-de-chaussée qui était très lumineux, sophistiqué et animé par les clients qui buvaient et riaient aux éclats. Tandis que je m'avançais dans le long et sinueux couloir une vois se fit entendre et un homme passa une des nombreuses portes de ce couloir pour finir dans ce corridor. Il s'adossa au mur opposé à celui de la porte par laquelle il avait fait son apparition puis leva les mains à sa tête et les passa dans ses cheveux bruns, assez longs, pour les écarter de son visage. Il est assez grand et musclé mais ne m'apparssaitait pas comme quelqu'un de plus de dix-sept ans.

Après s'être calmé, il rouvrit les yeux et sentant ma présence il se tourna vers moi. Ses pupilles, d'un brun doux et sa bouche exprimant un léger étonnement rendait son visage mignon.

_ Tu as perdu tes parents petite ? Dit-il qui se voulait inquiet mais qui laissait paraître un profond ennui à l'idée d'aider une fillette perdue.
_ Non. Je cherchais simplement ma chambre.
_ Très bien. Tu peux partir maintenant ? Demanda-t-il désormais fortement ennuyé que je l'ai dérangé.
_ Désolée de vous avoir importuné de ma simple présence. Mais il me semble que ce couloir ne vous appartient pas et que je peux donc y rester autant de temps que je le souhaite.

Mon ton changé, il décida de partir avec une colère qui se fit entendre lorsqu'il souffla profondément afin d'extérioriser son mécontentement. Son comportement m'indignai mais cela ne me concernais pas, je décidai de continuer mon chemin en oubliant ce jeune homme. J'arrivais vite à la porte numéro seize. La dix-sept étant en face un ou deux mètres plus loin. En espérant ne pas m'être trompée, je frappai doucement à la porte et quelqu'un me répondit une demi-seconde plus tard.

_ Qui est-ce ? Demanda une voix emplie de méfiance.

Cette voix m'était familière et j'en fis immédiatement soulagée. Je stressais à l'idée de tomber sur une personne inconnue. En entendant aucune réponse la personne se plaqua contre la porte puis réitéra sa demande.

_ Je vous ai demandé votre nom! Qui êtes-vous ?
_ Désolée c'est juste moi, Anthéa, m'excusai-je.

J'entendis un soupire de soulagement ainsi qu'un déclic signalant l'ouverture du verrou de la porte. La porte s'ouvrît et Léoni se tint devant moi.

_ Tu m'as fait peur. J'étais prêt à t'attaquer. Réponds-moi plus vite la prochaine fois, d'accord ?
_ Oui. Je ne tiens pas tellement à me faire embrocher par ton épée.

Il esquissa un sourire puis m'intima à entrer. La chambre n'était pas des plus fameuses mais avait un charme tout à elle. Deux lits en bois de chêne trônaient sur la gauche de la pièce. Une table sur le côté, une espèce de mini salle d'eau et un minuscule armoire. Une plante décorait la pièce, lui donnant un peu plus de couleur.

Je m'assis sur un des lits. Le matelas était confortable mais Léoni trouva quand même de quoi rouspéter. Il se plaignait que le lit était trop bas et que le placard n'était pas assez spacieux pour qu'il puisse y ranger son armure. Il décida finalement qu'il l'a poserait sur la table.

Puis épuisé par cela il s'assit sur le lit me faisant face. Et pour la je-ne-sais-pas-combientième-fois depuis notre rencontre il me fixa et pensa à des choses dont je ne connaîtrais sans doute jamais le sujet. Ses yeux passaient de ma tête à mes pieds, me scrutant de toute part. Au bout de quelques minutes ma curiosité l'emporta sur ma patience.

_ Pourquoi dois-je dormir avec toi plutôt qu'avec mon frère ? Demandai-je de manière un peu trop directe.
_ Je dois vous protéger, toi et ton frère, et tu es la seule à ne pas savoir te défendre. Thalion est déjà à sa quatrième année d'apprentissage, il a eu le temps d'apprendre plusieurs sorts, défensifs comme offensifs. Ainsi que le maniement de certaines armes. A mes yeux tu es la seule qui aurait besoin d'aide si jamais on subissait une attaque.

Je ne doutais pas de sa force mais ses propos me paraissaient quelque peu abusifs. Qui pouvait bien vouloir nous tuer moi et mon frère? Ce n'était pas comme si nous appartenions à une famille noble ou que nous étions un quelconque danger pour les différents royaumes. J'hésitais à poser ma question à Léoni lorsqu'une autre questions me vint à l'esprit.

_ Léoni, j'ai une question, commençai-je. Pourquoi est-ce qu'un Saint-Chevalier, les personnes les plus puissantes au monde, est envoyé pour nous protéger mon frère et moi ? Nous n'avons aucune importance pour le royaume, alors je me demandais.

Ma question le laissa pensif. Je ne voyais pas en quoi la réponse à ma question avait un besoin d'être réfléchie au préalable. Au bout de quelques secondes il se mordit la lèvre et me regarda avant de répondre.

_ Que sais-tu de l'assassin qui as tué tes parents ?
_ En réalité je ne connais presque rien de lui, hormis son apparence.
_ Je connais quelqu'un qui tient énormément à vous. Et après cela il a décidé de prendre les choses en main. Cette personne m'a envoyé afin d'être sûre que vous arriviez sains et saufs à Valbe.
_ Cette personne, est-ce que je la connais ? Dis-je quelque peu surprise par le fait qu'une personne s'intéressait à nous, qui en plus pouvait commander aux Saint-Chevaliers.
_ Seulement de nom, me dit-il avant de se lever et de partir dans la salle de bain après avoir pris un vêtement dans le sac de voyage posé à l'entrée.

Je me demandais bien qui pouvait être cette personne dont je ne connaissais que le nom. Après quelques minutes il sortit de la douche avec son armure dans les bras. Il la déposa délicatement sur la table puis s'allongea sur son lit. Ses cheveux châtains se déposèrent sur l'oreiller. Lorsqu'il était en armure j'avais seulement pu voir son visage mais maintenant je comprenais comment il pouvait porter une armure aussi lourde pour son jeune âge. Ses muscles étaient finement sculptés. Ni trop gros ni trop fins. Il était magnifique mais son regard perdu dans ses pensées me faisait réfléchir à une chose. Comment un enfant avait-il pu entrer dans l'ordre des Saint-Chevaliers ? Avait-il été forcé d'y entrer ?
© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
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