Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 12
Nous attendions devant la grande porte d'entrée d'un petit bâtiment qui se trouvait en plein milieu d'une plaine. Cela faisait déjà presque vingt minutes que nous patientons, et même si notre hôte nous répétait qu'il ne devrait pas mettre trop de temps à arriver, nous voyions bien qu'il n'était toujours pas là.

J'étais assise sur les marches qui menait en bas de la porte et tout en regardant l'horizon d'où était censé arriver cet invité en retard, je réfléchissais à ce à quoi il pouvait bien ressembler. Il n'avait que onze ans, utilisait une faux et servait un magnat de l'assassinat. Ce n'était vraiment pas un enfant comme les autres, pensai-je en rigolant intérieurement.

Pendant le repas j'avais pu en apprendre un peu plus sur les raisons qui poussaient Léoni à demander de l'aide à ce garçon mais pas beaucoup plus que ce que je ne savais déjà. Par exemple je savais que cet enfant était un génie et qu'il pourrait nous conduire à la capitale en empruntant un passage sans crainte mais aussi qu'il savait très bien se battre. Malheureusement je n'avais pas pu en connaître d'avantage sur lui car le Chevalier-Saint avait détourné la conversation sur Zacarìas Olmos.

Sur lui j'ai appris des tas de choses. Mon ami l'avait rencontré lorsqu'il était petit et qu'il était en mauvaise posture. Il n'en avait malheureusement pas dit plus, pour mon infini tristesse. Mais j'avais compris dans quoi Zacarìas était une personne puissante. Il dirigeait un réseau immense d'assassinat. Mais aussi de ventes illégales ainsi que des trafics de produits étrangers.

Je faisais marcher mes méninges pour faire passer le temps et au bout d'un moment je sentis quelqu'un respirer dans mon dos.

_ Tu t'entends bien avec ton frère ?

Je me retournais pour faire face à mon interlocuteur et découvris Zacarías. Il regardait le ciel, contemplant les étoiles qui étaient à peine visible dans ce coucher de soleil.

_ Tu vois ces étoiles, ne sont-elles pas magnifiques ? Dit-il en continuant sans attendre de réponse de ma part.

Je levais à mon tour mes pupilles bers le ciel.

Le ciel était clairsemé d'étoiles. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu de décor aussi beau. Les étoiles étaient toutes visibles et aucun nuages ne se profilaient à l'horizon. Les étoiles n'étaient ni condensées en un point ni trop éparpillées, leur dispersion était tout simplement parfaite.

_ Ici le ciel est magnifique, quelle que soit la saison ou l'heure. Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre ton frère et toi mais ça ne doit pas entraver ta vie.
_ Que voulez-vous dire ?
_ Tu es trop fixée sur ton frère et tu ne vois pas ce qui t'entoure. Et je n'ai pas l'impression que tu sois très étonnée par ce qui se passe en ce moment. Je crois même que tout cela ne t'est pas inconnu.
_ Vous voulez dire que je serais déjà venue ici par le passé ?
_ Je ne pense pas sinon je t'aurais reconnue. Mais je pense que tu as été en contact avec le même genre d'outils. Par exemple je n'ai observé aucune réaction de ta part lorsque le chevalier a dit que la personne qu'il recherche utilise une faux.

Je me suis immédiatement mise à penser aux huit longs mois pendant lesquelles j'ai été absente. Et si j'étais venue ici pour chercher une personne moi aussi ? Ou alors une personne travaillant pour Zacarìas m'a sauvée ? Toutes ces questions m'embrouillaient l'esprit tellement elles étaient presque absurdes. Mais une partie de moi pensait que cet homme avait raison et je trouverai ce qu'il s'est passé pendant ce laps de temps.

_ Oh ! Regarde, on dirait que notre invité arrive, dit monsieur Olmos en pointa l'horizon du doigt.

Je ne distinguais rien hormis un point lumineux minuscule. Mais plus il approchait, plus je pouvais distinguer certaines formes. Léoni se leva, Thalion s'approcha de moi et Zacarìas rejoignit le chevalier.

_ Tu vas voir. C'est un type sympa, rigola mon frère.

Je souris et fixai à nouveau la silhouette qui approchait. Quelques secondes plus tard elle était là en chair et en os. Enfin...

_ Kai ! Je suis tellement heureux de te voir ! S'écria le Saint-Chevalier en s'élançant sur le jeune garçon qui venait de se planter à l'orée de l'escalier.

Au moment où Léoni était censé faire tomber le garçon, il lui passa à travers et courut vers moi. J'étais immobile. Sur le coup je n'avais pas réagi mais après y avoir repensé je reculai d'un pas vers l'arrière et lançai un regard à mon frère.

_ C'est... C'est un esprit ? Bafouillai-je, perdue.
_ Je ne suis pas mort, si c'est-ce que tu te demandes, déclara une petite voix fluette devant moi. Salut ! Je suis Kai, ravi de te rencontrer, annonça-t-il en me tendant une main.

Je ne la lui serrai pas, à quoi bon, je ne le toucherai pas de toute façon.

_ Tu peux me toucher, tu sais. C'est juste que parfois ça ne marche pas et je me retrouve avec les même capacités qu'un vulgaire fantôme, ria l'enfant.

Maintenant qu'il était assez proche je pouvais mieux voir son visage. Il était effectivement très jeune et ses traits enfantins contrastaient avec l'immense arme qui tenait dans son dos grâce à une corde. Ses cheveux bruns s'emmêlaient avec les quelques brises qui flânaient ici et là. Ses yeux bleus pétillaient sous le peu de lumière qui restait encore dans le ciel. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, je ne pouvais absolument rien voir au travers de son corps. Il était opaque.

_ Alors ? Tu étais parti où cette fois ? Dit Thalion en interrompant le silence qui s'était installé pendant quelques secondes.

L'intéressé leva les yeux vers lui et sourit de plus belle. Il prit la faux qui était accroché dans son dos et la souleva haut vers le ciel.

_ Je suis allé tuer un voleur dans la ville de Kanua, expliqua-t-il avec entrain.
_ Tu es un assassin ?

Il dirigea à nouveau son regard sur moi. J'avais posé cette question à cause de ce tueur qui avait assassiné mes parents et avait essayé de nous tuer, mon frère et moi.

_ Oui mais non. Thalion m'a raconté ce qui vous est arrivé. Je suis sincèrement navré pour vos parents. Mais je ne connais personne comme lui.

Il continua de me regarder jusqu'à ce qu'il se frappe la tête.

_ Mais oui ! Suis-je bête ! Tu t'appelles bien Anthéa n'est-ce pas ?

J'hochai la tête et il reprit.

_ J'ai rencontré quelqu'un sur la route. C'était un vieil homme. Il m'a demandé de te donner ceci.

Il fouilla dans ses poches et en sortit une enveloppe. Il me la donna et je compris ce qu'il avait voulu dire il y a un instant. Il pouvait toucher l'objet lui-aussi. Il n'était donc pas aussi fantomatique qu'il ne l'avait laisser paraître avec Léoni. D'ailleurs celui-ci était en train de bouder en bas des escaliers, à l'endroit même où Kai, notre très cher fantôme, l'avait laissé s'écraser sur le sol.

_ Tu sais ce qu’il y a à l’intérieur ? Demanda mon frère derrière moi. 

Il me prit l’enveloppe des mains et commença à l’examiner. 

_ Non, je me suis dit que cet homme n'aurait pas aimé. Et Anthéa n'aurait sans-doute pas apprécié après l'avoir lu. 

_ Donc c'est peut-être dangereux, affirma Thalion. 

_ Non. Je ne ressens aucune magie en émanant, contredit le chevalier. 

_ Et désactivée ? 

Léoni secoua la tête de gauche à droite. 

_ Du coup je peux l'ouvrir sans risque ? Demandai-je très curieuse de découvrir ce que ce mystérieux inconnu voulait me dire. 

Thalion me rendit la lettre. Tous me regardaient attentivement. Je déchirai doucement l'enveloppe et sortit l'unique bout de papier qu'elle contenait. Je le dépliai en prenant soin de ne rien laisser voir aux autres. Si ce message était destiné à moi uniquement, je ne voulais pas que quelqu'un d'autre le voit. Une fois déplié, mon regard se posa sur les quelques mots qui occupaient la feuille. 

"Parc Bolstrit, 21 heures." 

 Un rendez-vous ? Mais qui pouvait bien me donner rendez-vous ? Je lus à nouveau le message et lorsque mes yeux passèrent sur le lieu, j'eus l'étrange impression de connaître cet endroit. 

_ Bolstrit... murmurai-je. 

_ Qu'est-ce que tu as dit ? 

Je regardai la provenance de cette voix. Kay semblait reconnaître ce nom. 

_ Bolstrit, tu connais ? 

_ Oui c'est un parc pas très loin d'ici. Pourquoi ? 

_ Je... 

J'hésitais à leur parler de ce rendez-vous. Je préférais être accompagnée mais je reconnaissais cette écriture. Je ne savais plus très bien à qui elle appartenait mais j'étais absolument sûre de connaître cette personne. Un sentiment de soulagement me poussait à partir en courant pour me rendre à ce fameux parc. Mais il me faudrait d'abord savoir où se trouve le parc et comment y aller. 

_ J'aimerais beaucoup y aller. Cet homme me parle de cet endroit comme d'un mirage. Je ne sais pas ce qu'il veut mais si vous êtes là il ne devrait pas y avoir de problème. 

_ Si tu veux. Dans ce cas nous partirons demain matin pour la capitale et ferons une escale à Bolstrit, proposa le Chevalier-Saint. 

_ Nous ne pourrions pas plutôt partir maintenant ? Essayai-je. Kay a dit que ce n'était pas loin. 

_ Ce serait possible si Kay accepte de nous accompagner. 

_ Vous êtes venus ici pour moi ? S'étonna le fantôme. 

_ Oui nous voudrions que tu nous emmènes à la capitale le plus surement possible. 

_ Je peux ? Demanda l'enfant à son employeur. 

_ Je ne les aurais pas fait rester si je n'étais pas d'accord. 

Le visage de Kay s'illumina. A mon avis il ne devait pas souvent sortir de son cadre de travail. 

_ Tu peux rester avec eux autant de temps que tu le souhaite. Et même t'inscrire à l'académie, sourit Zacarìas. 

Le jeune garçon sourit de plus belle et croisa mon regard. Sans pour autant recevoir un quelconque signe de sa part je sus qu'il avait compris que je mentais à propos du message qui m'était destiné. Même si j'avais trouvé une excuse pour me rendre là-bas, il fallait maintenant que je m'occupe d'effacer ses soupçons. 

_ Allez préparer vos affaires, je m'occupe de votre moyen de locomotion, dit le magnat de l'assassinat. 

Nous nous rendions dans le bâtiment où on nous donna des habits neufs et des provisions.

© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
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