Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 22

Deux heures plus tard Liam vint frapper à notre porte. Il avait changé de tenue. Il en portait une plus formelle et élégante. Kay et moi nous étions aussi changés peu après notre arrivée. Nos vêtements étaient assez sales et nous ne sentions pas très bon. Un bon bain chaud s’était imposé. Kay avait emprunté la salle de bain de notre chambre à couchée tandis que j’empruntais celle que l’on avait réservée pour mon frère. Nous avions ensuite trouvé, dans les deux armoires présentes dans chacune des chambres, des vêtements propres, dignes des Hommes les plus riches du royaume. Faits de soie et de fils d’or, ils étaient décorés de motifs magnifiques.

Mon ami le fantôme avait revêtit un costume rouge bordeaux en soie avec des manchettes et un jabot en dentelle blanche. Il avait aussi emprunté une chevalière trouvée dans une commode en face du lit.

Quant à moi, je m’étais parée d’une robe beige simple qui ressemblait fort à mes vêtement de la campagne. Les autres étaient trop... étouffantes et je n’avais trouvé aucun pantalon.

Finalement après avoir essayé de l’enfiler toute seule, je demandai de l’aide à Kay qui n’y arriva pas non plus. Il partit donc chercher quelqu’un et trouva une femme de chambre qui m’aida. Cela sembla si simple lorsqu’elle m’expliqua... Je me sentis bête sur le coup.

Après cela Liam n’avait pas tardé à arriver.

Il nous informa qu’Emile avait fait préparé quelques plats phénoménaux pour « fêter » notre arrivée. Il n’avait pas l’air enchanté d’assister à ce repas. Tellement qu’il nous en fit part sur le chemin pour la salle à manger.

_ Les repas formels ou les réceptions somptueuses sont vraiment longues à tenir. Je m’éclipserai dès que j’en aurai l’occasion donc pas la peine de me chercher. En plus je serai dans un endroit plus qu’inaccessible pour vous, avait-il braillé sans que l’on ne lui dise quoi que ce soit.

Tout compte fait, Liam n’était pas aussi froid qu’on imaginait. Ça me fit sourire. Il voulait la paix.

_ Liam, tu étais au courant pour ces histoires bizarres de gardiens ? Demandai-je, quelque chose me taraudant l’esprit.

_ Oui, répondit-il simplement.

_ Tu es un gardien toi aussi ?

Il ne répondit pas tout de suite. Je ne savais pas à quoi il pensait mais ce ne l’émécha pas de répondre. Il s’arrêta et me fit face.

_ Qu’est-ce qui te fait penser ça ? Demande-t-il normalement ce qui m’interpella puisque ça ne collait pas avec sa réaction.

Sa tête par contre affichait de l’incompréhension.

_ Eh bien, tu semblais concerné par le sujet, tout à l’heure. Tes actions n’étaient pas celles de quelqu’un qui souhaite juste être au courant, me défendis-je.

_ C’est tout simplement parce que je suis ton cousin. Il n’y a rien d’autre.

Il se retourna une nouvelle fois mais cette fois-ci pour continuer son chemin. Sans un mot de plus je le suivis. J’étais certaine qu’il en était un, mais pourquoi ne pas me le dire ? Léoni n’avait pas hésiter une seule seconde, il en était même très heureux. Alors pourquoi donc Liam ne souhaitait pas m’en faire part ? Ce n’était pas comme si je n’allais pas le savoir.

Nous arrivions devant la même grande porte que quelques heures auparavant. Les deux hommes postés de chaque côté donnèrent un grand coup contre le bois. Sans qu’ils n’eurent à faire un seul autre geste, l’immense battant s’ouvrît.

A l’intérieur une immense table dressée se tenaient au centre de la pièce. Des couverts en or, de la vaisselle en porcelaine, des chaises semblables à des trônes et des mets très appétissants étaient installés à table. De nombreuses personnes étaient déjà présentes. Des cuisiniers qui apportaient encore quelques plats, des servantes qui se tenaient derrière chaque chaise, des gardes royaux dispersés aux quatre coins de la salle et les invités à ce repas assis à table ou encore de bouts à discuter.

Le roi étaient justement en train de parler avec Léoni lorsque Liam, Kay et moi entrions. Ils se tenaient debout à gauche de la table. Un verre de vin à la main pour le roi. D’autres personnes étaient là. En fait, toutes les personnes que j’avais pu rencontrer un peu plus tôt étaient présentes. Je pus aussi remarquer trois nouvelles personnes.

Un jeune homme de près de dix-sept ans se tenait à côté du prince Léandre. Cet adolescent presque majeur me marqua par sa ressemblance avec le jeune prince, de ce que je me rappelais dans mes souvenirs. Ce dernier étant dos à moi pour le moment, je ne pus vérifier si mon observation était bonne et s’il s’agissait de l’autre frère dont Léandre avait laissé entendre l’existence.

La princesse Liane était, quant à elle, assise à table avec les yeux qui semblaient pétiller devant ce festin. A côté d’elle se tenait une jeune servante dont la tenue ressemblait plus à celle d’une femme de chambre. Celle-ci maintenait fermement la princesse qui voulait se jeter sur la nourriture chaude et à l’arôme exquis. Hector, le demi-frère bâtard, s’acquittait lui aussi de cette tâche, bien que moins impliqué dans la mission.

Les deux autres personnes, un homme autour de la quarantaine et une femme plutôt autour de la trentaine, que je ne connaissais pas n’avaient aucun trait familier avec d’autres personnes présentes. Je ne les avais pas vraiment détaillés donc je ne pus en être certaine mais tous deux discutaient avec la duchesse Lisabeth.

Au final, lorsque Liam, Kay et moi mîmes un pied dans la salle, tous se retournèrent ou dévièrent leurs regards sur nous. Liam se fraya vite un chemin vers les côtés de la pièce avant que le roi ne s’avance vers nous en posant préalablement son verre sur la table.

_ Alors mes chers petits, avez-vous faim ? Nous questionna-t-il sans pour autant attendre une réponse.

Nos yeux avaient depuis bien longtemps déviés sur l’énorme quantité d’aliments disposés et cuisinés sur la table. Même si pour tout avouer je regardais aussi Léoni glisser discrètement le verre de vin que le roi avait laissé pour le mettre derrière son dos puis se diriger près de Liam pour en boire le contenu sans les adultes pour l’en empêcher.

Kay s’approcha de cette fameuse table et s’assit sur une chaise qu’un homme habillé d’un uniforme de serveur avait tiré pour le laisser se poser. A sa suite, plusieurs autres personnes furent de même. Seuls le roi, et les deux adultes qui discutaient avec Lisabeth restèrent debout. Moi-même j’avais pris place en face de Léoni qui était assis à la cinquième place de celle en bout de table. A ma droite il y avait Liam, en face de lui Léandre, à côté de ce dernier Hector, en face de celui-ci le garçon d’environ dix-sept ans et à côté du jeune homme, Liane.

Ensuite les quatre autres chaises étaient vides. Elles devaient sûrement être réservées à Lisabeth, Émile, le monsieur et la femme qui ne s’étaient toujours pas assis.

Émile finit par se diriger en bout de table mais sans se poser. Il attrapa un verre et tandis que tout le monde faisait de même, le roi commença à parler.

_ Aujourd’hui nous ne fêtons rien de bien particulier. Nous accueillons simplement parlais nous, Anthéa et Kay. J’espère que vous les accueillerez comme il se doit. Ils intégreront l’académie à la rentrée prochaine des que leur inscription aura été réalisée. Bien que cela soit possible, les Valberton ne viendront pas habiter au palais avec nous, dit-il en s’adressant à tout le monde avant de terminer avec moi. Vous êtes les bienvenus, quand vous voulez.

Il sourit avant d’ajouter quelque chose.

_ Longue vie à vous !

_ Longue vie à vous ! S’exclamèrent en cœur toute la tablée.

Le repas s’était passé dans un vacarme assourdissant. Des discussions prenaient vie d’un bout à l’autre de la table. Je rencontrais aussi la femme du roi, la reine Charlie, ainsi que le duc Siméon Varton qui était le mari de Lisabeth et mon oncle par la même occasion.

Alors que Lisabeth était une femme charmante et élégante, son mari était impressionnant, de par sa carrure forte mais aussi par une aura glaçante. Ses yeux noirs de la mème couleur que ses cheveux paralysaient quiconque le regardait dans les yeux. Néanmoins il était très gentil et il était le premier à dire des bêtises peu importe la situation.

Concernant la reine, elle ressemblait bien plus à une reine qu’Emile à un roi. Je savais désormais de qui Léandre tenait sa maturité.

Dans ses attitudes, elle agissait de manière civilisée, codée et respectait les règles de la noblesse. Elle ne participa pas beaucoup aux conversations mais sa voix était douce et calme. Ses courts cheveux bruns contredisaient avec son respect des codes puisqu’une femme de la haute noblesse se devait d’avoir des cheveux longs afin de pouvoir réaliser toutes sortes de coiffures. Elle n’était pas très grande, devant faire à peu près la taille de sa fille, Liane.

Par ailleurs, je dus remarquer que Léandre et Liane, les deux derniers de la fratrie, rappelaient bien plus leur mère que leur père, alors que celui qui se présenta comme l’aîné, tenait plus de son père.

Le jeune homme s’appelait Éloi. Il était le grand frère de Liane et son frère. Il était mage et finissait, cette année, son dernier cursus à l’académie de magie supérieure. J’appris également qu’il avait renoncé à sa légitimité au trône pour pouvoir être le meilleur mage de sa génération.

Pour son physique, j’aurais aimé dire qu’il s’agissait d’un beau garçon, comme tous ceux que j’avais rencontrés jusque là, malheureusement, Éloi était différent. Sa musculature n’était pas développée du tout, ses cheveux bruns, ternes, ses yeux gris, ternes, son sourire, terne... Il paraissait bien vide. Il souriait faussement, ses cheveux n’était pas soignés, ses yeux reflétaient une grande fatigue... Si c’était le prix à payer pour devenir un grand mage, il risquait sa vie.

Après ce repas, j’étais retournée dans la chambre sans attendre Kay. Peut-être aurais-je dû patienter encore un peu parce qu’il ne revint pas après une bonne heure.

J’étais allongée dans là canapé, prête à m’assoupir après une assez longue journée, lorsque des bruits de pas lourds et hasardeux dans le couloir m’attirèrent.

Je me levai difficilement et abaissai la poignée de la porte d’entrée de notre logement. Je sortis en faisant un pas et tournai la tête en direction des individus qui avaient dérangé mon somme. Devant moi se tenaient Léoni, complètement bourré, soutenu par Léandre qui semblait lucide et épuisé par le poids de son ami, et enfin Kay qui aidait Léandre à porter le chevalier. Cependant il ne semblait pas servir à grand chose. Je ne pouvais pas les aider alors je décidai de les accompagner jusqu’à la chambre de Léoni qui se situait deux ou trois portes plus loin que la mienne.

J’ouvris la porte et remarquai que sa chambre était bien plus petite que la mienne et ne possédait qu’une seule pièce. Elle était aussi plutôt personnalisée. Il devait sans doute vivre quotidiennement ici.

Les garçons entrèrent peu après moi et déposèrent leur bagage encombrant sur le lit. Lorsque Léoni fut posé sur le divan, il s’endormit presqu’aussitôt. Le prince, faisant preuve de bonté, retira les chaussures de son ami et l’installa correctement sur le matelas. Après avoir fait cela, il se laisse tomba sur le canapé installé dans un coin de la pièce et soupira.

_ Je suis content que tu ne sois pas encore couchée Anthéa, j’avais à te parler, dit-il après son soupir.

_ Je vais dormir, m’informa Kay que j’avais oublié. Ne fais pas attention à moi quand tu viendras te coucher.

Il sortit sans un mot de plus. Léandre était toujours assis et ne disait rien. Je ne savais pas vraiment quoi faire. J’avais complètement oublié qu’il souhaitait me parler et j’appréhendais ce qu’il avait à me dire. Il me semblait que c’était à propos de ce rêve.

Après deux bonnes minutes de silence gênantes, le jeune garçon entama la conversation.

_ C’était bien toi, hier ?

_ Je... Je... Oui, bégayai-je, mal à l’aise.

_ Tu as vu la scène n’est-ce pas ? Mais quelle partie as-tu vu exactement ? Continua-t-il.

_ Il y avait... une créature. Je ne sais plus vraiment ce à quoi elle ressemblait mais elle était horrible avec des yeux jaunes... ou rouges peut-être... Je ne sais plus trop. Elle faisait apparaître des pieux pour les planter dans mon... ton corps, c’est ça ? Racontai-je hésitante.

_ Tu es sûre de n’avoir rien vu de plus ?

Je conformai d’un hochement affirmatif de la tête. Il relâcha la pression et abaissa ses épaules.

_ Pardon d’avoir été dur avec toi. Je ne veux absolument pas que quelqu’un soit au courant de mes activités. Je te prierai donc aussi de ne pas en parler si tu veux bien.

_ Bien sûr. Mais cela ne te met-il pas en danger ?

_ Il est vrai que c’est loin d’être sans risque mais je suis prêt à faire ce qu’il faut. D’ailleurs ça ne te dérange pas si je ne te dis rien ? Demanda-t-il les yeux évitant mon regard qui était posé sur lui.

_ Non, bien sûr que non. Ce ne sont pas mes affaires mais si tu souhaitez m’en parler, je serai curieuse de savoir ce que vous faites pour être attaquer par une telle bête, plaisantai-je un peu plus détendue face à lui.

_ Hmm...

Il ne répondit rien et garda le regard rivé sur la seule fenêtre de la pièce qui laissait passer la lumière de la lune. Il ne faisait plus attention à ce qu’il se passait autour de lui alors, je décidai de prendre congé pour enfin commencer ma nuit.

J’entrai dans ma chambre et trouvai Kay en train de dormir confortablement dans le lit que nous allions partager. Il était incroyablement mignon lorsqu’il dormait, remarquai-je. Je ne pris pas plus de temps à le regarder et m’endormis aussitôt, voguant vers des rêves merveilleux.

Seulement une pensée me traversa l’esprit. Il devait être près de minuit et mon frère n’était toujours pas rentré...

© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
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