Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 17

J’étais toujours assise dans l’herbe lorsque les garçons revinrent. Léoni me sauta dessus. Malheureusement pour lui mon bouclier était activé du coup il a rebondit à son contact. Tout le monde éclata de rire sauf le concerné.

_ Alors tu as appris un peu la magie Anthéa ? Demanda celui qui s'était pris mon sort de plein fouet. 

_ Oui, Kay m'a appris deux trucs. Regarde. 

Je m'approchai de lui, pris sa main et lançai le sort de soin sur les quelques petites égratignures qu'il y avait. Il retira vite sa main et examina minutieusement le moindre détail. 

_ C'est fantastique ! Tu viens tout juste d'apprendre ça ? 

_ Oui mais je n'ai pas réussi du premier coup... 

_ C'est extraordinaire ! Tu es vraiment douée Anthéa. Tu auras vite fait de rattraper ton frère qui est pourtant très fort. 

Je rougis légèrement mal à l'aise pour un simple compliment. Je n'aime pas les compliments. Sauf s'ils viennent de moi. 

_ Et sinon ? On peut partir ? Demanda Thalion en regardant un peu partout autour de nous pour voir si toutes les affaires étaient bien rassemblées. 

_ Oui tout est là, assura Kay. 

Il prit le sac que je portais et se mit en route pour sortir de la forêt. Kay le suivit de près et Léoni me glissa un petit objet dans la main avant de s’engouffrer à son tour dans l’ombre des arbres.

J’ouvris ma main et un rayon de lumière passa sur l’objet froid posé sur ma paume. Il m’avait donné un miroir de poche. Enfin c’était plutôt un bout de miroir. Un morceau aussi long que mon majeur et aussi large que mon poignet. Je passai mes doigts autour de l’objet et je me fis un petit coupure. Elle me brûlait. Je grimaçais m’attendant à ce que la douleur s’amplifie mais rien. Il ne restait plus que le tracé d’une petite coupure. Pas de sang, pas de douleur. Rien. J’observai à nouveau le miroir. Je vis quelque chose dedans, autre chose que mon visage. Je plissai les yeux pour réussir à discerner ce que c'était, mais je ne vis que mon visage.

_ Ce devait juste être mon imagination, murmurai-je.

Je glissai le miroir dans une poche de ma robe avant de lever la tête et de m'apercevoir que je trainais. Les autres devaient être déjà presque sortis de la forêt. Je pris donc le même chemin qu'eux en marchant vite afin de les rattraper.

J’entendis vite des voix me signalant la présence proche de mes amis.

_ ... Ler à la capitale ! Maintenant !

_ Nous devons d’abord trouver un logement. Il est tard et les routes ne sont pas sûrs d’ici à Valbe. Et aucun village ne se trouve sur le chemin, il va falloir acheter des provisions.

Je m’approchai et dégageais les feuillages qui se trouvaient entre leur chemin et le mien. Léoni se retourna brusquement lorsque je touchais la première branche. Il posa subitement sa main sur le pomo de son épée.

_ Anthéa, tu m’as fait peur ! Je m’attendais à un animal sauvage, moi !

J’esquissai un sourire, sachant très bien qu’il n’avait pas du tout eu peur, il voulait seulement paraître plus héroïque.

_ C’est ça. Même Kay l’avait repérée avant qu’elle ne s’aperçoivent que nous étions juste à côté, plaisanta mon frère.

Kay m’envoya un petit sourire avant de s’approcher vivement vers moi.

_ Tu proposes quoi toi ?

_ De quoi vous parliez ?

_ Soit on se met en route ce soir et on campera cette nuit sur la route, soit on part demain matin et on arrive assez tard demain soir à la capitale, m’expliqua le fantôme.

_ Avant de choisir, saches que la nuit ce territoire est dangereux et que nous avons besoin de provisions, contesta Thalion.

J’avais déjà fait mon choix. Ces arguments ne m’atteignaient pas. Je voulais partir d’ici. Je n’aurais sûrement jamais dû venir dans cet endroit. Ce message écrit par moi... Rien que d’y repenser me faisait peur. Non, en réalité ce qui m’effrayais le plus était le fait que quelqu’un avait demandé qu’on me fasse passer ce lieu de rendez-vous. De plus à Kay, alors qu’il ne savait lui même pas qu’il allait me rencontrer.

_ Anthéa ? Tu es encore avec nous ?

Je levai la tête pour croiser les yeux de l’intervenant. Quelques petites secondes pour me réveiller et comprendre qu’il fallait que je donne une réponse.

_ Qu’as-tu choisi toi ? Demandai-je au chevalier.

_ Peu m’importe le chemin que l’on prend. Mais il est vrai que je préférerais arriver de jour pour m’entretenir avec le roi et passer les portes de la ville sera beaucoup plus facile si on nous voit. Mais si tu préfères partir demain je suivrai ton choix, m’expliqua Léonin.

_ Donc ma réponse va définir de l’heure du départ, hésitai-je.

_ C’est exactement ça, assura le chevalier.

_ Dans ce cas, partons maintenant. Cette forêt me met mal à l’aise.

_ C’est pourtant toi qui a demandé à venir ici, dit Thalion.

_ Je...

_ Tu n’est pas obligée de répondre. Ce n’était pas une question, s’excusa indirectement mon frère.

_ Et ça t’entoure d’encore plus de mystère, ajouta Léoni en glissant devant moi pour continuer à avancer.

Des mystères. J’adorais les énigmes et les choses à résoudre mais que ça me concerne directement était vraiment frustrant. Après tout, huit mois de ma vie étaient perdus. Peut être pas pour toujours. Il devait certainement y avoir une personne dans le monde qui saurait ce qu’il s’était passé pendant mon absence. Et puis ce message contenant le lieu et l’heure d’un rendez-vous, écrit par ma main. En fait ma vie était incompréhensible depuis le jour où mes parents ont été tués par cet homme ignoble.

Je suivis mon frère en continuant à réfléchir au message qui m’intriguait beaucoup trop. Était-ce vraiment moi qui l’avait écrit ? Ou bien quelqu’un avait reproduit mon écriture ? Et si c’était le cas, est-ce que c’était une personne à qui j’avais déjà écrit un lettre ou quelqu’un qui me voulait du mal ?

_ Aie ! Criai-je tout à coup en me sortant des mes réflexions.

_ Anthéa... soupira quelqu’un derrière moi.

Je regardais autour de moi et mon regard se posa sur l’arbre qui se tenait devant moi.

_ Non mais pas encore !

Un rire éclata de la personne qui se tenait derrière moi. Je le regardai s’esclaffer avec un air décontenancé.

_ Ce n’est pas drôle, marmonnai-je en frottant mon front douloureux.

_ Si, ajouta Léoni dont le rire redoubla d’intensité lorsque je me retournai pour lui faire face, à demi sérieuse.

_ Tu manques de joie dans ta vie pour rigoler de ça ? Plaisanta Kay tandis que nous reprenions notre chemin.

_ Non mais je t’assure que si tu l’avais vue tomber, toi aussi tu serais mort de rire.

_ Laisse-moi tranquille avec tes remarques. Ce n’est pas rare de percuter un arbre ou quelque chose dedans grand et dur qui se dresse en travers de notre chemin, prétendis-je.

_ Bien sûr ! M’acheva le chevalier censé nous protéger.

Il venait de donner, psychologiquement, un coup de poing au peu de dignité que j’avais su conserver.

Soudain, alors que je ne pensais à rien de très intéressant, quelque chose me revint en mémoire.

_ Léoni... Après toutes ces histoires j’avais complètement oublié mais... nous nous sommes fait attaquer juste avant de rencontrer Zacarías. Qui était-ce ? Et pourquoi étaient-ils à notre poursuite ?

J’avais été tellement obnubilée par mes problèmes non résolus que j’en avais oublié ceux qui étaient moins importants, de mon point de vue.

_ Ils nous suivaient ? Dit-il surpris.

Je m’arrêtai complètement perdue. Était-ce encore une blague ? Ou bien avait-il réellement complément oublié les paroles de cette femme ?

_ Que veut dire « proie » pour toi ?

_ C’est ce qu’on rue pour manger. Mais pourquoi me...

_ C’est ce qu’elle avait dit, murmura Thalion sur qui étaient pointés les yeux de Léoni.

_ Je ne suis pas sure qu’elle faisait vraiment référence à nous, essaya le Saint-Chevalier.

_ Je suis pourtant certaine qu’elle nous a mentionnés en tant que proies.

_ Tu as du te tromper. La mémoire mène souvent vers une réalité alternative. Ne t’y fies pas trop.

Il continua d’avancer et sortit enfin de la forêt sans lancer le moindre regard derrière lui.

_ Laisse tomber Anthéa.

Je regardai vers la direction de la voix. Thalion le regardait tristement.

_ Il est sous les ordres de quelqu’un, tu te rappelles ? Continua mon frère. Il est sûrement tenu sous silence. Il nous en parlera peut-être plus tard ou bien en cas d’extrême besoin.

Je reposai mon regard devant moi, sur Léoni. Nous le rejoignions à la sortie des arbres. Un sourire s’étira sur son visage.

_ Enfin au soleil !

Le comportement enfantin de ce type me dépassait... je soupirai en silence tandis que nous regagnions la calèche qui était restée à l’orée de la forêt. Thalion discuta un moment avec le cocher avant de monter à l?intérieur du véhicule dans lequel se trouvait à présent Kay et Léoni. Je rentrai en dernière après m’être assurée que personne ne nous épiait.

Nous arrivions en une heure environ dans un nouveau petit village des montagnes dans lequel nous achèterons vite des provisions afin de partir directement pour la capitale. 

© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
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