Les feuilles virevoltent dans le vent, arrivant délicatement sur un sol mouillé. La terre, le goudron, un toit, peu importe, la feuille se posera sans aucune préférence. Elles peuvent être oranges, rouges, marrons, jaunes. Les survivantes sont encore vertes ou bien commencent à prendre des couleurs de l'été indien.
Le temps est nuageux. Les rayons du soleil n'arrivent pas à dépasser ces épaisses masse d'eau. Cela rend l'atmosphère triste, terne, presque sans vie. En haut c'est gris, plus bas c'est coloré. Il n'y a pas vraiment de juste milieu.
Le froid n'est pas encore là. Mais pour combien de temps encore ? Nul ne le sait. Il faut profiter de chaque rayon de soleil, de la chaleur encore présente. Car personne n'aime être dehors avec un temps comme celui-ci.
Il se remet à pleuvoir. Les gens se dépêchent de sortir un parapluie, une capuche, n'importe quoi pour protéger leur petite tête. Certaines courent même pour arriver le plus rapidement possible à destination ou dans un endroit à l'abris des gouttes d'eau. Pourquoi ont-ils autant peur de quelque chose essentielle à leur propre existence ? Pourquoi se plaindre qu'il n'y a pas d'eau alors que, quand il y en a, on s'en plaint tout de suite ? L'humain ne sait pas ce qu'il veut, tout simplement. Trop gâté par la vie pour certains. Mais dans d'autres endroits, ils ne se plaindraient pas.
Mais une personne sort du lot de tous ces autres qui se protègent de la pluie. Elle danse sous celle-ci, faisant voler quelques feuilles de couleur, la musique aux oreilles, sans rien pour protéger ses cheveux devenus humides, ni ses vêtements, ni ses lunettes. Elle profite du moment présent, souriant, appréciant chaque goutte qui coule sur sa peau nue de ses bras et de son visage, des feuilles qui tombent tel des flocons de neige autour d'elle. Elle aime la pluie, elle aime chaque météo, car il faut de tout dans une vie, un équilibre, elle a compris que se mouiller n'a aucune importance, mais de seulement profiter de ce qu'on a.