Avant-Propos
Prologue
1. Méditation
2. Ciel
3. Abri
4. Ombre
5. Behind
1. Méditation
"On t'as déjà dit que tu avais des beaux yeux ? Non ? Normal, c'est parce qu'ils ne le sont pas."


PARTIE I:

RUN



        La brise nocturne était agréable. Une petite bruine s'y mêlait, mais rien de méchant. Horo n'avait rien sentit de plus doux que cette météo à cette instant. Ses camarades de classe... et puis sa famille; ils étaient tous méprisant, voir violents avec elle.

        Partir avait sûrement été sa meilleure décision.

         De toute façon, elle savait que ses parents ne la rattraperaient pas.

        L'ambiance n'était que douceur ce soir là. Horo marchait tranquillement, tenant les hanses de son sac à dos de randonnée entre ses doigts aux ongles rongés. Ses yeux bleus scrutaient la zone et ses oreilles analysaient les bruits environnants.
Elle devait rester vigilante au cas où une voiture passait sur cette petite route de terre qu'elle empruntait.

        Même si vu l'heure qu'il était, il était quasiment impossible qu'une voiture ne passe à cet endroit.

Les campagnards dorment tôt.

Mais pas Horo.

       Son insomnie lui creusait le visage de jour en jour. Cette maladie avait offert, à la vue du monde, une jeune femme usée par le temps et perdue dans ses songes. Ses rêves de devenir une personne reconnue et respectée.

        Mais à ce niveau, peut-être que cela devrait juste rester des rêves ?



       Sur son trajet, Horo n'avait rencontré que faune et flore. Elle avait sourit face aux biches et frémit devant les sangliers en quête de nourriture. Elle s'était octroyée une petite pause, une demie heure après avoir croisé le porcin, pour cueillir ce joli coquelicot dont elle avait apprécié la forme.
Elle l'avait glissé à travers ses mèches courtes, du côté haut gauche de son crâne. Pour voir si sa pensée allait avec ce à quoi elle ressemblait, elle sortit son téléphone.

        Mais, se rappelant que la nuit était tombée et que le flash lui troublerait la vue plus qu'autre chose, elle se ravisa et décida de continuer sa route. Peut-être qu'elle trouvera quelque chose de lumineux en continuant vers l'autoroute le plus proche ?

       D'après ses souvenirs, il y avait une station essence non loin de là, derrière l'une des nombreuses maisons abandonnées du coin.

        Beaucoup de parents partaient d'ici après avoir appris que le seul lycée de proximité était victime de la fameuse "loi du plus fort". Mais visiblement, les parents de Horo n'en avaient rien à carrer. Sa sœur leur obstruait visiblement trop la vue.

        Loin devant elle, quelques centaines de mètres avant l'autoroute - ce choix était d'ailleurs douteux - Horo vit son lycée, dressé vers le ciel, prêt à le toucher. Un bâtiment qui, de base ne donnait pas envie, mais dont la nuit le rendait encore plus effrayant. L'obscurité avalait certaines ailes de l'édifice, tout en ajoutant une lumière sinistre aux fenêtres, comme pour nous donner l'illusion que quelque chose de spectral nous y saluerait.

        Horo décida de baisser la tête. Elle ne voulait pas revoir cet endroit; juste le sortir de son esprit. Elle voulait que ce souvenir devienne passé, et lointain.

Très lointain.



        Son ventre gargouillait... elle n'avait pas mangé depuis le midi même. Heureusement pour elle, une station service avait enfin pointé le bout de son nez.

        Un élan de motivation la gagna quand elle vit la station service au loin, et son pas accéléra, en même temps qu'une voiture pressée la happa quelques secondes.
Son cœur loupa un battement, le temps qu'elle se rhabille d'un geste, remettant son sac droit sur ses épaules et sa veste pour couvrir ses hanches.

       Elle pesta intérieurement contre la voiture, même s'il était peu probable que cette personne l'ai vue au loin comme elle n'était vêtue que de couleurs sombres. Du noir notamment. Seul son t-shirt et son teint étaient pâles. (Exceptées quelques traces violacées sous ses yeux bleus en amandes.)

        Horo avança une cinquantaine de mètres et pu enfin accéder à la petite épicerie de la station service. Elle entra, s'acheta quelques barres de céréales (assez nutritives) à bas prix et une bouteille d'eau.
Elle remercia poliment le vendeur - un homme dont le visage exprimait la fatigue -, attrapa son sachet cartonné et demanda son chemin pour aller aux toilettes.

        Une fois dehors, Horo contourna discrètement l'épicerie pour aller s'allonger à l'arrière. Même si l'odeur des poubelles était infecte, elle prit l'un des sacs pour appui, manche sur le nez.

"Faut que j'arrête de me plaindre... y a sûrement pire dans la vie que de se faire harceler, puis rejeter par sa famille et finir par dormir dans les poubelles, non ? Dit comme ça, pas du tout en fait... fait chier."

         Elle lâcha un lourd soupir tout en fermant les yeux.

"J'aurais pas dû naître. Le monde se porte mieux sans moi... ma famille vivra mieux sans moi. A tous les coups ma conne de sœur ramène ses chiennes de "besties" (elle imita le ton de sa voix) pour venir saccager ma chambre."

        Elle rouvrit ses paupières, ses pupilles dirigées vers les ténèbres du ciel nocturne.

"Heureusement que j'y ai rien laissé de précieux..."

         Elle ramena sa main sur son front.

"Je devrais chercher voir où aller. Suivre l'autoroute sans but va juste servir à user mes chaussures."

         Après quelques secondes immobiles, Horo se pencha afin de récupérer son précieux téléphone portable qu'elle avait eu la chance d'avoir pu recharger avant de fuguer.

        Elle pria pour obtenir un peu de réseau. De la 4G peut-être...

"Yes."

         Elle pu entrer ses coordonnées (en se fiant à l'adresse écrite sur le sachet de l'épicerie) dans Google Maps et obtenir sa prochaine destination.

"Dans trois kilomètres, je pourrais chercher un endroit plus confortable où dormir. Peut-être un hôtel si les prix sont pas trop élevés."

        L'ex lycéenne fourra son trésor dans son sac de randonnée, puis en sortit une des barres de céréales qu'elle s'était payée plus tôt. Cela ne calma pas totalement sa faim; ce fut même un argument de sa soif pour s'inviter à la fête.

         Horo avait, heureusement, prit soin de prendre une bouteille d'eau en prévision de cela. Elle dévissa nonchalamment le bouchon une fois la bouteille entre ses cuisses, puis en but plusieurs gorgées afin d'effacer le goût altérant du chocolat sur son palais.

         Elle souffla un grand coup, repue de ce repas de fortune.



         Les poubelles n'allaient pas se sortir toutes seules, puis il était bientôt l'heure de laisser sa place au vendeur de nuit. L'homme fatigué récupéra tous les petits sacs poubelles qui traînaient sous le comptoir ou dans des corbeilles, éparpillées à travers le magasin. Il fourra tout dans un plus gros sac et, le pas nonchalant, poussa la porte métallique qui menait à l'arrière de l'épicerie.
Le grincement sourd de la porte qui frottait sur le sol tira Horo de sa rêverie. La lumière traça son chemin jusqu'à son visage pâle et à ses yeux bleus, si bien que le vendeur remarqua sa présence.

"Dégage de là sale clodo ! C'est pas un abri pour SDF ici !"

        Sans que la jeune fille ne puisse rétorquer, il ouvrit le gros sac pour en tirer les autres plus petits et les lui jeter à la figure. L'adolescente parvint à s'en tirer et à courir au loin, énervée par la réaction abusive de ce vendeur.

"Connard. Plus qu'à marcher ces trois maudits kilomètres pour espérer trouver un hôtel à présent, souffla Horo."

A suivre...

© PEOPLE,
книга «RUNAWAYᵐ.ʸᵍ».
Коментарі
Упорядкувати
  • За популярністю
  • Спочатку нові
  • По порядку
Показати всі коментарі (1)
ioio
1. Méditation
Eh bah, ça commence bien 😲 Sinon, j'aime beaucoup ta plume ^^
Відповісти
2021-08-16 17:31:34
1