31 Décembre
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Le soleil brille, le ciel est bleu, les coeurs sont légers.

Une nouvelle saison va pointer le bout de son nez ; l'été.

L'été, oui, la saison de la plage, des fêtes, de la paresse, des vacances, des glaces, des couchers de soleils, des festivals.

Ça sent aussi la fin de l'année. Tout le monde est content et porte de jolis tee shirt à manches courtes et débardeurs colorés. Tout le monde... à part moi. 

Moi, je porte encore des manches longues. Moi, je ne les enlèverai pas de l'été, ces manches longues. Aujourd'hui, ça a été une épreuve de me trimbaler au collège avec mon tee shirt à manches longues noir, terne. J'ai eu le droit à beaucoup de coup d'oeils curieux, interrogateurs de la part des profs et même de la part d'élèves que je ne connaissais pas. Le pire, ça a été les questions des gens de ma classe et de mes amis. C'était la pire épreuve de ma vie... 

"Pourquoi tu portes des manches longues ?"

"T'as pas chaud, en manches longues ?"

"Non non, ça va."  Je répondais à chaque fois. Calmement. Avec le sourire. Mais en réalité, j'avais envie d'hurler, de pleurer. 

Bien sûr que si, j'avais chaud. Tout le monde serait mort de chaud, avec des manches longues par 27 degrés.

Je crois que le pire ça a été de te voir, toi, le garçon que j'aime, me regarder les sourcils froncés, une lueur d'inquiétude et de colère au fond des yeux. Je sais, je sais très bien que cette colère n'était pas dirigée contre moi. Enfin si, peut être un peu. Il faut dire que je ne t'avait pas parlé de l'enfer que j'avais vécu l'année dernière. Mais c'est parce que je voulais oublier, seulement oublier...

Je sais très bien que tu te doutais de quelque chose. C'était obligé.

Alors quand la journée s'est terminée, je suis allée chez toi, comme on avait prévu hier. Nous sommes montés dans ta chambre, dont tu es ressorti presque aussitôt pour aller aux toilettes. J'ai profité de ce moment de solitude pour relever les manches de mon tee shirt. Je n'ai rien fait,j'ai juste... regardé. Mais tu es revenu dans la chambre, alors j'ai rabaissé mes manches précipitamment. J'étais paniqué à l'idée que tu aies vu mon bras nu. Tu as remarqué mon agitation, et je suis sûre que tu savais. 

Alors je me suis mise à pleurer doucement. Tu t'es assis près de moi, tu m'as pris contre toi, tu as posé un baiser dans mes cheveux, et puis tu as attendu que je me calme. Quand ça a été le cas, tu m'as demandé d'une voix douce : "Pourquoi est ce que tu portes des manches longues ?"

Je sais que tu te doutais de la réponse. Mais c'était sans doute la meilleure façon de me faire parler, et, encore une fois, tu le savais. 

C'est donc blottie dans tes bras que, pour la première fois, je me suis confiée de mon plein gré à quelqu'un d'autre qu'à ma psy... Et que, contre toute attente, pour la première fois depuis un mois et demi, je me suis sentie bien.

© Butterfly ,
книга «Au Fil Des Quatre Saisons».
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