Chapitre 1 : La maladie du Roi d'Ygddrasill
Chapitre 1 : La maladie du Roi d'Ygddrasill
Avant-propos : Je sais que j'ai mal orthographiée "Yggdrasil" (qui normalement s'écrit comme cela, sauf erreur de ma part) et c'est totalement volontaire. Je me suis inspirée de l'arbre-monde de la mythologie nordique mais je n'ai fait que voler son nom et son blason. Voilà, voilà. En vous souhaitent une bonne lecture, j'espère que vous apprécierez l'histoire 😉  

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Le vent souffle sur Ygddrasill.

Comme pour toute habitation, le château d'Ygddrasill était un arbre. Bien plus imposant et gigantesque, son feuillage recouvrait presque l'entièreté du royaume et le protégeait.

Un des serviteurs parcours, presque en courant, les couloirs de bois du château d'Ygddrasill. Il grimpe les racines qui constituaient les escaliers du château, tout autour du tronc de l'Arbre. Il les gravissait comme si sa vie en dépendait jusqu'à finalement atteindre sa destination. 

Tout en haut de l'Arbre, là où les branches s'entremêlent, sous le feuillage, une jeune fille se tient. De dos, elle observe le village d'Enaderag s'étendant au-delà de son royaume. Ses cheveux châtains volaient aux vents. 

- Dame Milathéa ! Se presse le serviteur en criant, s'inclinant et en reprenant son souffle. Votre père ! Il...

- Je sais, l'interrompit la jeune fille peu désireuse d'entendre la dure réalité. 

Elle se retourne et ses yeux, d'un turquoise tirant sur le vert, se posèrent sur le serviteur.

- Il vous réclame, annonça le serviteur la tête basse. 

- Bien, dit-elle en adressant un dernier regard à l'horizon avant de suivre le serviteur jusqu'à la chambre de son père. 

. . .

Elle hésita quelques secondes avant de pénétrer la pièce. 

La dizaine de guérisseurs s'occupant du roi se tournèrent vers elle lorsqu'elle s'annonça et quittèrent la pièce, inclinant la tête lorsqu'ils passèrent à côté de la jeune fille. Celle-ci s'approcha du lit dans lequel se reposait son père. Ce "lit" n'était que de la laine dans du tissu posé sur des racines s'entremêlant pour former un sommier. 

Son père, le roi d'Ygddrasill, respirait faiblement. Son corps était strié de ses veines devenues noires à cause du poison de la maladie qui envahissait son organisme. 

On appelait ce fléau la "nécrose veineuse". Personne ne savait exactement à quoi elle était due. Elle entraîne la mort prématurée des cellules sanguines qui s'agglutinent dans les vaisseaux, entraînant, à leur tour, leur mort. La nécrose se propage dans tous les vaisseaux sanguins, les faisant apparaître noirs à l'œil nu, jusqu'à finalement atteindre le cœur. Et, une fois atteint, celui-ci se nécrose rapidement et la personne touchée meurt. Pour une raison inconnue, la magie des guérisseurs semble décupler l'effet nécrosant de la maladie lorsqu'ils ont essayés de soigner quelques personnes. Depuis ce constat, les guérisseurs se contentent de ralentir la progression de la nécrose autant que possible à l'aide de diverses décoctions. 

- Père, appela Milathéa pour lui signifier sa présence.

Elle prit également une des mains de son père dans les siennes. C'est avec difficulté que le roi ouvre et pose ses yeux sur sa fille. 

- Milathéa... Mon enfant, souffle-t-il péniblement. Je n'en ai plus pour longtemps... Tu...

- Ne dîtes pas cela père ! L'interrompit Milathéa. Je trouverais le moyen de vous guérir alors accrochez-vous !

Le roi sourit un bref instant de la réaction de sa fille avant de se mettre à tousser. 

- Père ! S'inquiète Milathéa. La nécrose gagne vos poumons !

- Écoute-moi, mon enfant ! Dit gravement le roi en portant une main à son cou afin d'en arracher le collier qui s'y trouvait. Il n'y a plus qu'un seul moyen... 

Il tendit le collier à sa fille. Il s'agissait d'un simple cordon de cuir marron auquel pendait une émeraude ronde sur laquelle un arbre avait été gravé. Lorsque Milathéa le prit dans ses mains, un frisson lui parcourut tout le corps. 

Son père referma soudainement sa main sur celle de sa fille qui tenait le collier.

- Va à Enaderag ! Trouve Millia ! Ordonna-t-il avec difficulté dans un souffle. 

Il se mit à tousser de nouveau de plus belle, crachant du sang par la même occasion. Les guérisseurs déboulèrent en trompe tandis que leur roi semblait cracher ses poumons. 

-Père !? S'inquiéta Milathéa. 

- Veuillez sortir de la pièce ma dame, lui ordonna l'un des guérisseurs.

- Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Que lui arrive-t-il ?! Demande Milathéa paniquée.

- Veuillez sortir, répéta de nouveau le guérisseur.

- Mais... Tenta de protester Milathéa.

- Ne vous inquiétez pas, nous maîtrisons la situation, dit le guérisseur en l'entraînant hors de la pièce. Laissez-nous faire notre devoir, princesse.

Dès qu'elle eut un pied dehors, le guérisseur tira sur le rideau servant de porte avant que l'envie d'entrer de nouveau ne lui prenne. Elle resta un moment, inquiète, devant l'entrée de la chambre de son père. Fixant avec crainte le simple rideau qui constituait les barreaux l'empêchant de le rejoindre. Des larmes coulèrent le long de ses joues.

- Dame Milathéa ? S'étonna soudain une voix masculine la sortant de ses sombres pensées.

Lorsqu'elle tourna son regard humide vers le nouvel arrivant, celui-ci comprit tout de suite ce qui n'allait pas.

- Venez, lui dit-il en la prenant délicatement par les épaules avant de l'éloigner de la chambre de son père.

Sans dire un mot, elle se laissa guider.

© lomilleria,
книга «La Fille du Phœnix».
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